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Moscou et Washington divisés sur le nucléaire iranien

Les propositions faites mercredi par l'Iran pour ouvrir le dialogue sur son programme nucléaire reçoivent un accueil glacial aux États-Unis mais plus encourageant en Russie. Washington met Téhéran en garde contre un isolement accru.

AFP - La Russie et les Etats-Unis semblaient divisés jeudi sur les propositions faites la veille par l'Iran concernant son programme nucléaire.

A Washington, P.J. Crowley, porte-parole du départment d'Etat, a estimé que les propositions de Téhéran ne "répondaient pas vraiment" aux préoccupations américaines au sujet du programme nucléaire iranien alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y a vu "une bonne base de travail".

Dans l'ensemble de mesures proposées hier, "l'Iran a réaffirmé son point de vue selon lequel en ce qui le concerne, le dossier nucléaire est fermé", a dit Crowley.

Il a ajouté que les diplomates du "5+1" (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) se réuniraient vendredi pour discuter de la proposition iranienne.

"Tout en consultant nos collègues du 5+1, nous étudierons dans quelle mesure l'Iran est prêt à vraiment s'engager et nous testerons cette volonté d'engagement dans les prochaines semaines", a-t-il dit.

Sergueï Lavrov a pour sa part accueilli favorablement les proositions iraniennes.

"En me fondant sur une brève analyse des documents fournis par l'Iran, mon impression est qu'il y a là des choses à utiliser", a-t-il dit devant des universitaires et journalistes du groupe de discussion Valdaï.

Moscou exclut des sanctions pétrolières

"Le plus important est que l'Iran soit prêt à une discussion globale sur la situation, sur le rôle positif qu'il peut jouer en Irak, en Afghanistan et dans la région".

Le chef de la diplomatie russe a également prédit que le Conseil de sécurité de l'Onu ne soutiendrait pas des sanctions pétrolières contre Téhéran.

Il a souligné que les grandes puissances étaient convenues de n'utiliser les sanctions que comme moyen d'obtenir la coopération de l'Iran avec l'Agence internationale de l'Energie atomique.

"Une partie des sanctions en discussion, notamment sur le pétrole et les produits pétroliers, ne sont pas un mécanisme de nature à forcer l'Iran à coopérer. Ce sont des étapes vers un blocus à part entière et je ne pense pas qu'elles seraient soutenues par la Conseil de sécurité de l'Onu", a poursuivi le ministre russe, dont le pays dispose du droit de veto au Conseil de sécurité.

Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent le programme nucléaire iranien d'avoir des visées militaires.

L'Iran, cinquième exportateur mondial de pétrole, dit vouloir seulement produire de l'électricité.

Il a à plusieurs reprises refusé d'arrêter son programme d'enrichissement de l'uranium, un processus permettant de produire du combustible pour les centrales nucléaires mais aussi de fabriquer l'arme atomique.