Après sa lourde défaite aux primaires, le président argentin, le libéral Mauricio Macri, a annoncé une hausse du salaire minimum, des primes ponctuelles, des réductions d'impôts et le gel du prix de l'essence durant trois mois.
Quelques jours après son revers cinglant lors des primaires en vue de l’élection présidentielle, le président argentin Mauricio Macri a annoncé, mercredi 14 août, qu'il souhaitait réduire les impôts sur les bas salaires et accroître les aides sociales pour soutenir l'économie du pays.
Destinées aux classes moyennes, ces mesures visent à "donner un coup de pouce aux Argentins", a déclaré le chef de l'État, qui brigue un nouveau mandat, lors d'un discours télévisé avant l'ouverture des marchés.
"Ce que je vous ai demandé était très difficile, c'était comme d'escalader l'Aconcagua", a reconnu Mauricio Macri à propos des efforts demandés aux Argentins depuis son arrivée au pouvoir. "Vous êtes éprouvés et fatigués. Arriver à la fin du mois est devenu une tâche impossible, beaucoup de familles ont dû réduire leurs dépenses", a poursuivi le président.
Parmi le paquet de mesures annoncées, figure une hausse du salaire minimum, qui se situe actuellement à 12 500 pesos (190 euros), dont le montant n'a pas été précisé. Une aide sociale extraordinaire de 2 000 pesos (30 euros) sera aussi versée aux employés et une autre de 5 000 pesos (76 euros) aux fonctionnaires et aux forces de sécurité.
Une réduction d'impôts sur le revenu est également mise en place pour les salariés. Les petites et moyennes entreprises pourront étaler sur dix ans le remboursement de leur dette auprès des impôts et le prix de l'essence sera gelé durant quatre-vingt-dix jours. Ces annonces concernent "17 millions de travailleurs et leur famille ainsi que toutes les petites et moyennes entreprises", a-t-il ajouté.
Le peso plonge
Mauricio Macri espère ainsi combler son retard dans les sondages avant le scrutin et calmer la grogne sociale dans ce pays englué dans la récession. Alberto Fernandez, un péroniste modéré, et sa colistière Cristina Kirchner, l'ancienne présidente de centre-gauche inculpée dans plusieurs affaires de corruption, ont obtenu dimanche 47 % des suffrages aux primaires, contre 32 % pour le tandem composé de Mauricio Macri et du dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto.
Ce résultat qui augure mal des chances de réélection du chef de l'État sortant a provoqué des turbulences sur les marchés financiers, qui craignent un retour à une politique d'interventionnisme économique menée par l'ancien gouvernement. Après l’annonce des mesures par le président, le peso a ouvert, mercredi, sur le marché des changes en baisse de 12,3 % à 61 pour un dollar. La devise argentine a perdu le quart de sa valeur depuis l'annonce du résultat des primaires, dimanche soir.
Avec AFP et Reuters