
La Maison Blanche a annoncé que des taxes douanières seraient imposées au Mexique dès lundi. Mexico avait annoncé jeudi le déploiement de 6000 gardes nationaux à la frontière pour dissuader Washington de les appliquer.
"Notre position n'a pas changé, les droits de douane prendront effet lundi", a déclaré vendredi 7 juin la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, bien que des "progrès" ait été réalisés lors des discussions bilatérales.
Donald Trump accuse le Mexique de ne rien faire ou presque pour entraver le passage sur son sol de migrants d'Amérique centrale qui finissent par entrer clandestinement aux États-Unis.
Pour mettre la pression sur Mexico, il a décidé, malgré les réticences des milieux économiques américains et de certains élus républicains, d'appliquer dès lundi une taxe de 5 % sur tous les biens provenant du Mexique, qui pourraient augmenter progressivement jusqu'à 25 % le 1er octobre.
Pour éviter l'exécution de cette menace, le Mexique avait annoncé jeudi déployer 6 000 gardes nationaux à sa frontière sud et à travers le pays pour empêcher les clandestins de transiter sur son territoire. Mexico avait également décrété le gel des comptes bancaires de 26 passeurs présumés de clandestins, le renvoi d'une centaine de Honduriens dans leur pays et l'arrestation de militants des droits des migrants.
Ebrard dépêché à Washington
Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a également été dépêché à Washington pour faire fléchir la Maison Blanche sur les taxes douanières. Mais le coeur des négociations porte sur une réforme des règles d'asile : Washington souhaite pouvoir renvoyer vers le Mexique les demandeurs d'asile centraméricains et que leurs dossiers soient traités par son voisin.
Selon le quotidien Washington Post, le Mexique s'est engagé à construire davantage de centres de rétention et de points de contrôle pour dissuader les migrants. Les négociateurs ont également envisagé une refonte des règles d'asile sur le continent pour que les demandes soient examinées dans le premier pays où les migrants posent pied, sur le modèle pratiqué dans l'Union européenne. Les États-Unis pourraient ainsi renvoyer les demandeurs d'asile guatémaltèques vers le Mexique, et les Honduriens et Salvadoriens vers le Guatemala.
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s'était dit "optimiste" jeudi, certain qu'un accord serait trouvé. Il a également annoncé qu'il se rendrait samedi à la frontière pour défendre "la dignité du Mexique".
Avec AFP