Un infirmier allemand reconnu responsable de 85 meurtres a été condamné, jeudi, à la détention à perpétuité. Niels Högel a tué ses victimes, âgées de 34 à 96 ans, par injection médicamenteuse dans les hôpitaux où il a travaillé entre 2000 et 2005.
Ce sont des crimes qui "dépassent l'entendement et toutes les limites connues", a estimé, jeudi 6 juin, le président du tribunal d'Oldenbourg (nord-ouest de l’Allemagne), en condamnant Niels Högel à la détention à perpétuité. La peine a été assortie d'une période de sûreté, qui rendra très difficile toute perspective de libération même au-delà de 15 ans de prison.
Cet infirmier de 42 ans a été reconnu coupable par la justice allemande de 85 meurtres, commis par injection médicamenteuse, de 2000 à 2005, dans les hôpitaux où il travaillait. Ses victimes étaient âgées de 34 à 96 ans.
"Il y a tellement (de victimes) que l'esprit humain capitule devant le nombre", a ajouté le juge, la voix chargée d'émotion. "Ce que vous avez commis est incompréhensible, votre culpabilité est inconcevable", a-t-il encore dit à l'adresse du condamné, resté impassible tout au long de l'énoncé d'une heure et demie.
"L'euthanasie ne jouait aucun rôle pour vous, vous ne vouliez pas aider. Vous avez tué pour vous sentir mieux", a encore accusé le magistrat, parlant d'un "désir d'excitation".
La véritable ampleur des meurtres reste inconnue
Le porte-parole des victimes Christian Marbach s’est dit satisfait de ce jugement, même si le tribunal a prononcé un non-lieu dans 15 cas, faute de preuves suffisantes. La réelle ampleur des meurtres ne sera de toute façon jamais connue, car de nombreuses personnes ont été incinérées. La police suspecte Niels Högel d'en avoir tué en réalité plus de 200.
Cette affaire, dont la justice a tardé à s'occuper, a soulevé surtout la question de la responsabilité des hôpitaux, qui n'ont pas réagi malgré la surmortalité constatée lorsqu'il était de service.
Si d'anciens collègues de l’hôpital de Delmenhorst ont reconnu avoir eu des soupçons, ceux d'Oldenbourg ont déclaré en bloc ne pas se souvenir en avoir eu le moindre, provoquant l'exaspération du juge face à cette "amnésie collective". "Il y a eu un maquillage de la vérité", a dénoncé le juge.
Dix d'entre eux font désormais l'objet d'enquête pour parjure ou faux témoignage.
Avec AFP