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Angela Merkel et Emmanuel Macron ont dit assumer leurs divergences et leurs "confrontations", à une dizaine de jours d'élections européennes à haut risque.

Dans un entretien diffusé mercredi 15 mai par le quotidien Süddeutsche Zeitung, la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué des "débats intenses" avec Emmanuel Macron et des "mentalités différentes", mais minimise les tensions au sein du couple franco-allemand, jugeant que la France et l'Allemagne continuent d'"obtenir beaucoup pour le projet européen".

"Nous avons évidemment des débats intenses. Nos mentalités diffèrent sur certains aspects et dans une certaine mesure nous envisageons nos rôles différemment", explique la chancelière allemande dans cette interview réalisée le 10   mai.

"Cela a toujours été le cas. Le président Macron n'est pas, après tout, le premier président français avec lequel je travaille", poursuit Angela Merkel, au pouvoir depuis   2005.

"Nous parvenons à nouer des compromis encore et encore"

"Nous avons les mêmes idées générales, mais n'oubliez pas que nos deux pays ont des identités nationales différentes", dit-elle, évoquant le statut de membre permanent de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et de puissance nucléaire. "Pourtant, en dépit de nos situations et de nos perspectives qui diffèrent, nous parvenons à nouer des compromis, encore et encore. Ce faisant, nous avons obtenu et continuons d'obtenir beaucoup pour le projet européen."

Elle estime ainsi que Paris et Berlin, sur les "questions cruciales", sont "sur des longueurs d'onde tout à fait similaires" et relève des "progrès considérables" en matière de politique européenne de Défense.

Les divergences se sont effectivement multipliées ces derniers mois, du gel de ventes d'armes à l'Arabie saoudite décidé par l'Allemagne après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, au devenir de l'Union européenne. Des différences de point de vue entre Paris et Berlin sont apparues clairement, notamment lors du Conseil européen extraordinaire du 10 avril, quant à la date à laquelle devait être reportée la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Emmanuel Macron plaidait pour un délai court, Angela Merkel pour une durée plus longue.

Interrogé lors d'une conférence de presse à Paris, Emmanuel Macron a répondu assumer la "confrontation féconde" avec sa partenaire allemande, avec l'objectif de "bâtir un compromis". "Nous devons accepter des désaccords momentanés, de ne pas totalement être d'accord sur tout, pour construire un compromis avec l'Allemagne pour pouvoir avancer", a fait valoir le président français.

Avec AFP et Reuters