A la Une la presse, ce lundi 6 mai, les nouvelles tensions entre Israël et le Hamas à Gaza. Le placement en détention provisoire, hier, du frère de l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika, et de deux de ses anciens responsables des services de renseignement. Un procès historique pour «harcèlement moral» en France. Et les fastueuses cérémonies de couronnement du roi Rama X en Thaïlande.
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A la Une de la presse, ces nouvelles tensions, entre Israël et le Hamas, à Gaza.
The Jerusalem Post fait état de 4 morts côté israélien, et de près de 700 roquettes tirées à partir du territoire palestinien depuis vendredi. D’après le quotidien, le gouvernement israélien a demandé hier à l’armée de poursuivre ses opérations et de se préparer à une «escalade» - des représailles qui devraient toutefois rester «limitées», en raison de la prochaine compétition de l’Eurovision, qui doit débuter le 14 mai en Israël, et des commémorations de la fête nationale israélienne, mercredi. L’escalade va-t-elle se poursuivre? L’Etat hébreu ne confirme pas les déclarations de représentants palestiniens, qui affirment qu'un accord de cessez-le-feu, sous l’égide de l’Egypte, a été conclu cette nuit et Haaretz estime qu’il ne peut y avoir aucune «victoire» décisive sur les 2 millions de Gazaouis qui vivent sous le blocus qui les étrangle depuis une douzaine d’années». Le journal de gauche israélien estime que le Premier ministre Benyamin Netanyhou, qu’il accuse d’avoir raté les «innombrables occasions d’assouplir ce blocus et de laisser entrer l’argent qui aurait pu éroder les raisons de se heurter violemment avec Israël» - que Netanyahou est le premier responsable de la mort des 4 Israéliens tués depuis vendredi.
Le quotidien palestinien Al Quds, qui ne mentionne pas encore de cessez-le-feu, et ne livre pas d’analyse sur ces affrontements, et fait état de 25 morts côté palestinien, dont 5 enfants et trois femmes, du fait de «l’agression» israélienne. «Attaque éclair du ramadan sur Gaza», titre Arab News. D’après le journal saoudien, l’armée israélienne a repris, pour la première fois depuis 2014, les assassinats ciblés, réclamés depuis des mois par les durs de la droite israélienne – comme en témoigne la photo à la Une du véhicule calciné où se serait trouvé Hamed Khoudari, présenté par Tsahal comme le «responsable de transferts substantiels d’argent en provenance d’Iran» vers le Hamas et le Jihad islamique.
En Algérie, Saïd Bouteflika, le frère de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens chefs du renseignement, ont été placés hier en détention provisoire. Selon El Moudjahid, tous trois ont été arrêtés «pour atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’Etat» - des accusations «d’une très grande gravité», selon le quotidien officiel algérien, qui présente ces mises en détention comme «un événement majeur dans le contexte» actuel. «Il s’agit, non pas d’une guerre clanique ou d’un «spasme du sérail», mais «d’une exigence (du) mouvement citoyen dans sa quête de voir tomber une à une toutes les figures emblématiques de l’ancien régime», assure le journal. «Saïd Bouteflika, Toufik (le surnom donné à Mohamed Mediène) et Tartag en prison»: Liberté Algérie rapporte par ailleurs que le président par intérim, Abdelkader Bensalah, a répété, hier, son intention de maintenir la présidentielle au 4 juillet prochain – alors que sa tenue sous la houlette du régime est toujours rejetée par les manifestants. «Lourdes charges contre les prévenus», annonce El Watan, en précisant que les crimes dont sont accusés Saïd Bouteflika, qu’on aperçoit à la Une du journal menotté, les mains dans le dos, à son arrivée au tribunal militaire de Blida, et les deux ex-responsables des renseignements algériens, sont passibles de 5 à 10 ans de prison.
D’après Dilem, les Algériens auraient assisté à ces arrestations avec méfiance, et beaucoup de scepticisme. «Bof… sûrement une caméra cachée pour le ramadan», réagit un manifestant. Le dessinateur Hic, lui, ironise: «lancement de l’opération couffin du ramadan 2019» - en référence à ces paniers alimentaires offerts chaque année par les autorités algériennes aux famille nécessiteuses, à l’occasion du ramadan. Cette année, les bénéficiaires sont des prisonniers, et s’appellent Bouteflika, Saïd et Toufik. Deux dessins trouvés sur Twitter.
Un mot, enfin, de ce procès qui s’ouvre aujourd’hui en France, de plusieurs ex-dirigeants de France Telecom, dix ans après la vague de suicides qui avaient endeuillé l’entreprise. Pour la première fois, une entreprise du CAC 40 est jugée pour «harcèlement moral». Sur le banc des accusés, plusieurs des ex-dirigeants de France Telecom, devenue Orange, dont son ancien patron, Didier Lombard. 20 minutes, évoque «une souffrance sans réponse» de la part de responsables qui n’auraient pas su, ou pas voulu entendre, « es alertes de leurs salariés». «Management par la terreur: un procès historique», d’après L’Humanité, qui dénonce une gestion impitoyable des ressources humaines, au nom du profit et de la réduction d’effectifs.
Pas question de se quitter sans jeter un cil à la presse thaïlandaise, qui revient bien sûr largement sur les cérémonies de couronnement du roi Rama X. Des rituels fastueux, sous 35 degrés, que le souverain a présidées avec beaucoup de stoïcisme, du haut de son palanquin, portant pour l’occasion un chapeau et un costume brodés d’or, des chaussettes rouges et des chaussures fermées - nettement plus vêtu, en tout cas, qu’en d’autres circonstances… «Longue vie au roi», salue The Bangkok Post. The Nation, lui, fait part de ses «espoirs d’un règne glorieux », et livre tous les détails des cérémonies, hormis leur coût. Ces trois jours de fête ont coûté la bagatelle de 30 millions d’euros aux contribuables thaïlandais. Mais quand on aime, on ne compte pas.
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