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Tension à Libreville en attendant les résultats du scrutin

Des centaines de partisans de l'opposition se sont réunis devant la commission électorale, dans l'espoir de connaître les résultats officiels de la présidentielle. Depuis trois jours, les trois favoris du scrutin revendiquent la victoire.

Plus que quelques heures, et les trois favoris à la présidentielle gabonaise de dimanche dernier, qui se sont tous autoproclamés vainqueurs du scrutin, devraient enfin être fixés.

D'Ali Ben Bongo, ex-ministre de la Défense et fils du défunt président Omar Bongo Ondimba, de l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame ou de l'opposant historique Pierre Mamboundou, personne ne sait encore qui récupérera les clés du Palais du bord de mer détenues pendant près de 42 ans par Omar Bongo.

Lundi, juste après qu'Ali Ben Bongo ait affirmé qu'il était "largement gagnant", le camp de Mamboundou avait déclaré à la presse l'avoir remporté avec "39,15 %" des voix. Dans la foulée, l’équipe de Mba Obame revendiquait, à son tour, dans un SMS, avoir gagné avec "50,1%" des voix.

Victoire Lasséni Duboze, première femme à briguer la présidence, a reconnu sa défaite, dénonçant toutefois des "difficultés" lors du vote.

Selon les 35 observateurs de l'Union africaine (UA) présents au Gabon, le scrutin s'est déroulé "conformément aux dispositions légales" malgré des "irrégularités" et des "faiblesses".

Tensions

Mais à Libreville, les tensions se cristallisent plus sur les troubles que pourrait engendrer la victoire de l’un ou de l’autre candidat. Depuis plusieurs jours, l'atmosphère est tendue dans la capitale gabonaise, où des éléments des forces de sécurité ont été déployées aux principaux carrefours.

Pour Obame, candidat indépendant et ancien ministre de l’Intérieur, ces patrouilles renforcées dans Libreville n'ont pas lieu d’être. "Qu’est-ce qui justifie ces forces de sécurité alors que tout le monde, y compris la France, reconnaît que l’élection s’est déroulée dans de bonnes conditions ? Rien. C’est de la provocation", affirme-t-il.

Pour Bongo, ce déploiement est, au contraire, nécessaire. "Il est clair que nous ne pouvons pas accepter le désordre, affirmait-il avant l’élection. Nous devons donc faire appel à tous les moyens conférés par la loi, car la rue n’appartient à personne", avait ajouté le candidat.

Provocation ou pas, les efforts déployés par les autorités pour rassurer les gens ne suffisent pas. Beaucoup demeurent inquiets, en l'absence de l'annonce des résultats officiels. Or celle-ci pourrait intervenir plus tard que prévu...

Initialement programmée pour 10h (heure locale), la réunion de l’assemblée plénière de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) a été décalée à 15h, sans explication. La publication des résultats du scrutin pourrait donc, elle aussi, être retardée de plusieurs heures.