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Jumia devient la première start-up africaine à être cotée à Wall Street

Jumia, le site d'e-commerce basé au Nigeria, est devenu vendredi la première start-up africaine à faire ses débuts à Wall Street. L'entreprise espère lever près de 200 millions de dollars.

C'est un petit événement pour la scène africaine de l'Internet. Le site d'e-commerce nigérian Jumia a fait ses débuts à la Bourse de New York, vendredi 12 avril. Il devient ainsi la première entreprise tech africaine à être cotée aux États-Unis.

Jumia a proposé aux potentiels investisseurs 13,5 millions d'actions – soit plus de 17 % du capital de l'entreprise – à un prix de 14,5 dollars dans l'espoir de lever près de 200 millions de dollars, a précisé le site technologique TechCrunch. Peu après le début de la séance, le cours de l'action Jumia était déjà en hausse de près de 70 %.

"Amazon africain"

L'entreprise basée à Lagos – mais dont les deux PDG sont français – opère la plus importante plateforme de commerce électronique en Afrique. Le site est présent dans 14 pays du continent "avec plus de 81 000 vendeurs actifs", précise l'entreprise dans un communiqué pour célébrer l'introduction en Bourse.

Surnommée "l'Amazon africain", la plateforme propose un peu de tout. Les biens les plus populaires sont les smartphones, les machines à laver, les lotions et soins capillaires pour femmes ou encore les téléviseurs, a affirmé Juliet Anammah, la PDG de Jumia Nigeria à TechCrunch.

Today, @Jumia_Group celebrates their recent listing on the NYSE https://t.co/oq5vyFS76f

  NYSE ???? (@NYSE) 12 avril 2019

Côté finances, le site est encore loin d'arriver à la cheville de son modèle nord-américain. Le chiffre d'affaires a atteint 130,6 millions d'euros en 2018, soit une hausse de 40 % par rapport à l'année précédente. Mais Jumia n'est pas encore sorti du rouge. Depuis sa création en 2012, le groupe nigérian a accumulé 862 millions d'euros de perte, rappelle le site américain Bloomberg.

Déclencheur

Cette introduction en Bourse était très suivie en Afrique. "Jumia montre que l'introduction en Bourse sur une place financière importante comme New York est possible pour une start-up africaine", a déclaré Erik Hersman, PDG de la société kenyane de logiciel BRCK, interrogé par la chaîne britannique BBC.

Pour lui, cet événement peut agir comme déclencheur pour le monde des start-up africaines. Elles attirent déjà de plus en plus d'argent lors de leurs levées de fonds, 750 millions de dollars en 2018 contre 200 millions en 2017. Un intérêt qui pourrait encore croître si ces investisseurs constatent que les jeunes pousses africaines peuvent ensuite réussir une introduction en Bourse sur une place financière majeure.