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"De la perversité des dictatures"

Dans la presse, ce jeudi 14 mars, l'ouverture du procès de dix militantes saoudiennes des droits des femmes, dont Loujain al-Hathloul, l'alourdissement de la condamnation de l'avocate et militante des droits de l'Homme Nasrin Sotoudeh en Iran, le premier anniversaire de l'assassinat de la militante brésilienne anti-racisme, anti-homopobie et anti-milices Marielle Franco, et une robe pour les mères de mariées.

Dans la presse, l’ouverture, mercredi, du procès de dix dissidentes saoudiennes, devant un tribunal pénal de Riyad.

Le quotidien saoudien Arab News annonce que ces femmes sont poursuivies pour "collaboration avec des entités hostiles" au royaume. Le procès est fermé au public au nom de la "protection de la vie privée", selon le président du tribunal. D’après le site de France   24, Loujain al-Hathloul, une militante engagée dans la lutte contre l’interdiction faite aux femmes de conduire et le système de tutelle masculin, figure parmi les prévenues. Arrêtée le 15   mai dernier, à peine un mois avant la levée de cette interdiction par le régime, cette jeune femme pourrait être poursuivie pour "terrorisme", selon Amnesty International, qui dénonce "une utilisation abusive du système pénal". Pour l’ONG de défense des droits de l’Homme, le message des autorités est clair   : il s’agit d’étouffer dans l’œuf les voix dissidentes. "Si vous vous mobilisez et que vous revendiquez des droits, vous êtes passible d’arrestation et de condamnations tout à fait arbitraire. Loujain risque dans le cadre d’une condamnation antiterroriste jusqu’à 20   ans de prison", alerte Amnesty, qui affirme que la jeune femme et d’autres militantes "ont été victimes de harcèlement sexuel et de torture pendant les interrogatoires". Des accusations rejetées par le régime.

Les députés européens ont voté le mois dernier une résolution appelant à la libération immédiate de ces militantes.

L’ouverture de leur procès mobilise aussi outre-Atlantique, où The Washington Post publie une tribune de la militante saoudienne Hala al-Dosari, la première universitaire à participer au programme lancé par le quotidien en l’honneur de son ancien collaborateur, le journaliste saoudien dissident Jamal Khashoggi, assassiné en Turquie. Dans cette tribune, Hala al-Dosari, qui dénonce elle aussi une "mascarade de procès", estime que la comparution des dix militantes saoudiennes "prouve l’irrespect permanent du royaume envers ses sujets". "Protéger les citoyens est le prérequis de la stabilité politique et de la légitimité", met en garde l’universitaire.

En Iran, l’avocate et militante des droits de l’Homme Nasrin Sotoudeh, en prison depuis juin dernier vient d’être condamnée à 38   ans de prison et 148 coups de fouet. À l’occasion de cette nouvelle condamnation, Courrier International republie un portrait de la jeune femme dressé en novembre dernier par The Weekly Standard, un article qui énumérait les nombreux faits d’armes de Nasrin Sotoudeh, rendue célèbre par sa défense des prisonniers politiques et d’opinion, des femmes qui refusent de porter le voile, et son combat contre la peine de mort. "Le crime de Nasrin Sotoudeh   ? La défense des droits des femmes en Iran", s’indigne The New York Times, qui explique que "les dictatures, dans leur perversité, savent parfaitement qu’elles agissent mal quand elles jettent les dissidents en prison" et qu’elles "se trahissent par l’absurdité des accusations qu’elles formulent contre celles et ceux qui les critiquent". Le quotidien en veut pour preuve le dernier motif invoqué par la justice iranienne pour justifier l’aggravation des peines à l’encontre de Nasrin Sotoudeh, emprisonnée dans un premier temps pour "complot contre le régime", et pour "insulte" envers le Guide suprême Ali Khamenei, et accusée, à présent, d'"incitation à la débauche".

Au Brésil, il y a un an jour pour jour, Marielle Franco, une élue de Rio Janeiro, engagée, elle, contre le racisme, l’homophobie et les violences policières dans les favelas, était assassinée. Le quotidien français L'Humanité, qui salue "les combats inachevés" de Marielle Franco, rapporte que deux policiers ont été arrêtés, il y a deux jours, mais pas les commanditaires de cet "assassinat politique". Le journal évoque les pistes suivies par la justice brésilienne, qui pointe le "Bureau du crime", une des milices armées de Rio de Janeiro, et dont les membres, des ex-policiers et des policiers toujours en service, sont réputés pour être des tueurs à gages professionnels. À sa tête, se trouverait Adriano Magalhaes da Nobrega, un ancien officier de police, décoré par Jair Bolsonaro du temps où celui-ci était député de Rio. D’après The Guardian, les liens entre le président brésilien et les milices de Rio serait l’objet de "questions grandissantes". Le quotidien britannique fait état de la publication, cette semaine, d’une photo le montrant souriant bras dessus, bras dessous avec l’un des policiers arrêtés mardi pour l’assassinat présumé de Marielle Franco.

Un mot pour terminer, plus légèrement, de cette robe conçue pour les mères de mariées par un site participatif. Une robe qui fait beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes se demandent si cette robe très très sexy est vraiment le modèle idéal pour une maman de mariée – les mères n’étant pas supposées voler la vedette à leurs filles le jour de leur mariage. Lu sur le site de Metro.

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