Les résultats définitifs de l'élection présidentielle sénégalaise ont été annoncés officiellement par la Cour constitutionnelle mardi. Le président sortant Macky Sall remporte donc un second mandat avec le soutien de 58,26 % des électeurs.
C'est désormais officiel. Le président sortant Macky Sall a remporté un second mandat lors de la présidentielle du 24 février. La Cour constitutionelle sénégalaise a proclamé les résultats définitifs mardi 5 mars. Macky Sall a recueilli 58,26 % des suffrages. Ces résultats diffèrent peu de ceux annoncés le 28 février par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV). Bien que contestant le verdict de l’élection, les candidats de l’opposition ont renoncé à introduire un recours auprès du Conseil constitutionnel.
Hyperactif lors d’une campagne électorale tendue pendant laquelle il a défendu un bilan économique positif, Macky Sall a désormais cinq années pour mettre en œuvre son programme qui vise à faire du Sénégal un pays émergent, selon ses propres termes. En décembre 2018, un tour de table avec des partenaires financiers, dont la Banque Mondiale et la France, avait permis de lever 14 milliards de dollars pour financer la seconde phase de son Plan Sénégal émergent.
Macky Sall, ancien ingénieur géologue et géophysicien
Macky Sall, 57 ans, ancien ingénieur géologue et géophysicien, formé à Dakar et à Paris fait ses premiers pas politiques à la fin des années 1980 au sein du parti démocrate sénégalais (PDS) [tendance libérale] de l’ancien président Abdoulaye Wade. Il y monte en influence après l’accession d’Abdoulaye Wade à la magistrature suprême en 2000. Entre 2001 et 2007, il occupe successivement les postes de ministre des Mines, de l’Intérieur puis de Premier ministre. Il est élu par la suite à la présidence de l’Assemblée nationale, en 2007, avant d’être déchu du perchoir, en 2008, en raison de dissensions au sein du PDS.
Macky Sall s’émancipe alors de son ancien mentor en créant avec une trentaine de cadres du PDS, l’Alliance pour la République (APR), parti membre de la coalition Benno Bokk Yakkar, avec laquelle il remporte l’élection présidentielle en 2012, face à Abdoulaye Wade qui ambitionnait un troisième mandat.
Une croissance à 6,8 %
Son premier mandat est marqué par un vaste programme d’infrastructures et d’investissement. Le taux de croissance du pays atteint en 2018 les 6,8 %, contre 2 % en 2012. Mais selon l’opposition, cette croissance n’est pas inclusive et ne profite pas à la population.
L’opposition dénonce également un manque de transparence et l’instrumentalisation de la justice pour écarter certains candidats. "Le président dit qu’il a un bilan positif. Mais pourquoi n'organise-t-il pas des élections transparentes ?", s’interrogeait alors au micro de France 24, Malick Gakou leader du Grand Parti, alors que deux pontes de l’opposition, Khalifa Sall [qui n'a aucun lien de parenté avec Macky Sall], ancien maire de Dakar, et Karim Wade [fils d'Abdoualye Wade] avaient été écartés de la course pour la présidentielle en raison de démêlés judiciaires.
L’invalidation de la candidature de son fils avait d’ailleurs poussé Abdoulaye Wade à appeler un temps au boycott de la présidentielle la jugeant “verrouillée”. Un appel qui n’a pas trouvé échos au sein de l’opinion, comme en témoigne le fort taux de participation de plus de 66 %.
Avec AFP