Malgré un important déploiement des forces de l'ordre, plusieurs centaines de personnes ont de nouveau manifesté, dimanche, dans le centre d'Alger, pour s'opposer à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Une mobilisation moins suivie.
"Le peuple ne veut pas de Bouteflika". À Alger, des manifestants se sont rassemblés, dimanche 24 février, pour le troisième jour d'affilée pour protester contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel.
Selon les journalistes de l'AFP présents sur place, la mobilisation a été bien plus faible que les manifestations massives de vendredi. Répondant à des appels lancés sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient alors descendues dans la rue en Algérie, notamment dans la capitale, où les rassemblements sont pourtant strictement interdits.
Ce dimanche, le groupe de protestataires, initialement une cinquantaine, n'a cessé de gonfler jusqu'à atteindre plusieurs centaines de personnes qui commençaient à se disperser peu avant 13 h (heure locale), a constaté une journaliste de l'AFP.
Une dispersion à coups de gaz lacrymogènes
La police a tenté d'empêcher le rassemblement en évacuant plusieurs minutes avant la place du centre d'Alger. Les dizaines de militants qui y étaient réunis se sont alors regroupés sur une artère commerçante contiguë, rejoints par de nombreux autres protestataires. Ils y ont été bloqués durant près de deux heures par la police, qui a fini par utiliser des gaz lacrymogènes et rétablir la circulation en cantonnant les manifestants sur les trottoirs.
"Algérie libre et démocratique !", "Non au 5e mandat !", ont scandé les manifestants. Plusieurs personnes ont été interpellées.
Les gens se mettent a marcher. #alger pic.twitter.com/YX3LktVsP0
Leïla Beratto (@LeilaBeratto) 24 février 2019Dans le centre d'Alger, de nombreux commerces qui avaient ouvert normalement le matin avaient baissé leur rideau de fer. De très nombreux policiers en tenue anti-émeutes étaient présents.
Fondé en juin 2018 pour s'opposer à un 5e mandat annoncé, le mouvement "citoyen" Mouwatana, composé d'intellectuels (partis d'opposition, militants associatifs, journalistes, avocats...), qui avait appelé à ce rassemblement, peine traditionnellement à mobiliser au-delà de son milieu d'origine, selon des observateurs. Mouwatana a lancé des appels similaires à des rassemblements dans les principales villes d'Algérie, mais pour l'heure aucune autre manifestation n'était signalée hors d'Alger.
Âgé de 81 ans, Abdelaziz Bouteflika est au pouvoir depuis 1999. Il s'est officiellement porté candidat à sa succession lors de l'élection fixée le 18 avril. Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2013, il n'apparaît quasiment plus en public.
Avec AFP et Reuters