
Un pays qui s'assèche et s'appauvrit sous le coup des pelleteuses : au Honduras, petit pays d'Amérique centrale dont la population a quadruplé depuis 1970, les tensions concernant les ressources naturelles se sont multipliées. Elles chamboulent le climat, les récoltes, la biodiversité. Le manque d'eau est un facteur encore méconnu de l'exode des Honduriens, principalement vers les États-Unis.
Les images ont fait le tour du monde ces derniers mois : des milliers de migrants issus d’Amérique centrale se sont regroupés pour prendre la route, à pied, vers la frontière américaine. Un exode au dénouement incertain, vers un pays où il leur faudra faire un choix difficile : vivre dans la clandestinité ou commencer un processus de demande d’asile qui n’a qu’une faible chance d’aboutir.
Qu'est-ce qui pousse les Honduriens à constituer ces caravanes de migrants, à prendre la route pour le nord et courir tous les risques pour passer la frontière avec les États-Unis, que Donald Trump rêve de rendre infranchissable ? Que fuient ces migrants ? La misère, la violence, certes. Mais beaucoup d’entre eux sont, comme nous le découvrons dans ce reportage, des réfugiés climatiques.
Depuis 2014, une terrible sécheresse affecte la région. Un problème aggravé par l’exploitation des ressources naturelles au profit de mégaprojets miniers ou hydroélectriques. Au Honduras, 177 rivières ont été affectées ces dernières décennies. L es sols s’assèchent, les cultures ne rapportent plus. Les paysans, confrontés à des sécheresses de plus en plus dramatiques, n'ont plus les moyens de subvenir aux besoins de leur famille. Au Honduras, chaque jour, 300 personnes rejoignent la route de l’exil vers les États-Unis. Ils quittent à regret leur pays, avec pour beaucoup l’espoir de revenir un jour.
Les reporters de France 24 se s ont rendus à Reitoca, au Honduras, où les habitants se battent pour défendre leur rivière et continuer de nourrir le village, malgré le manque d’eau. Ils ont rencontré certains d'entre eux qui ont déjà émigré à Durham, en Caroline du Nord, d’où ils soutiennent la lutte pour protéger leurs ressources en eau.