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Au Liban, la lente reconstruction du camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared

Il y a 70 ans, à la création d'Israël, des millions de Palestiniens ont fui la guerre israélo-arabe de 1948 lors de ce qu’ils appellent la Nakba, la catastrophe. Aujourd'hui, l'ONU recense encore 5 millions de réfugiés palestiniens, répartis dans une soixantaine de camps de la région. Et parmi eux Nahr el-Bared, dans le nord du Liban.

Il y a une dizaine d'années, Nahr el-Bared comptait plus de 30 000 habitants. Mais en mai 2007, le camp de réfugiés palestiniens a été quasiment rasé par l'armée libanaise quand des membres du Fatah al-Islam, un groupuscule jihadiste quasiment inconnu jusque-là, sont venus s’y cacher après une attaque terroriste contre des militaires libanais.

L'armée pénètre alors dans le camp, et s'ensuivent les plus graves affrontements qu'ait connus le Liban depuis la fin de la guerre civile, en 1990. Les combats durent plus de 100 jours et le camp de Nahr el-Bared est quasiment détruit. En 2007, France 24 était le seul média occidental à avoir pu pénétrer dans le camp et rencontrer ses habitants qui fuyaient.

Une décennie plus tard, seulement la moitié des réfugiés sont revenus sur place, dans un camp encore à reconstruire, dépendant des financements de l'ONU et de l'Union européenne, et sous contrôle de l'armée libanaise. Un grand nombre de familles, "doublement réfugiées", attendent toujours dans des préfabriqués à l’extérieur du camp, dans des conditions très précaires. Sofia Amara est retournée à la rencontre des habitants de Nahr el-Bared.