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Membre éminent du Parti populaire européen, bien qu'il ait quitté en France le parti Les Républicains qu'il trouve trop eurosceptique, et ancien ministre des Affaires européennes, Alain Lamassoure revient avec fermeté sur l'épineuse question du Brexit : "Un report de la décision ne servirait à rien. La chambre des Communes a prouvé son incapacité à trouver une solution depuis trois ans. Il est incroyable que Theresa May, qui est désavouée par les deux tiers des députés n'ait pas démissionné."

Selon lui, seul un report jusqu’au 1er juillet serait envisageable, soit avant que le nouveau Parlement n’entre en fonction à la suite des élections européennes. "Et encore, cela devrait être conditionné à une dissolution du Parlement, à un nouveau référendum en Grande-Bretagne, pour autant que l’intitulé de ce référendum soit clair. Sinon, cela reviendrait à transporter sur le continent la pagaille qui règne à Westminster et nous n’en avons pas besoin."

Sur Matteo Salvini et la brouille avec Emmanuel Macron et la France, Alain Lamassoure se dit "très préoccupé". "M. Salvini n’a que faire de l’Europe, il se préoccupe uniquement de la politique italienne et des prochaines élections en Italie, il fait de Macron le bouc-émissaire dans ce concours de démagogie des partis au pouvoir en Italie. De plus, quand il parle de la France comme d’une puissance coloniale, il déroge à la règle d’or de l’EU : ne jamais parler du passé. Ce qui nous importe c’est l’avenir que nous construisons ensemble."

Il revient également sur le mouvement des Gilets jaunes : "Salvini peut vouloir construire une union transfrontalière avec eux – une alliance d’extrême droite – cela ne me choque pas. Les Gilets jaunes devraient aller jusqu’au bout de leur idée de constituer une liste aux européennes, s’ils ne se sentent pas écoutés. Avec un programme, des leaders, cela leur permettrait d'évaluer leur nombre et de voir qui adhère à leurs idées. Le problème est qu’ils ressemblent à un groupe d’anarchistes et que dès qu’un leader émerge, il est désavoué voire menacé par les autres, ce n’est pas ça, la démocratie."

Une émission préparée par Isabelle Romero, Roxane Runel et Mathilde Bénézet.