Les manifestations se poursuivent, vendredi, au Soudan, où le principal chef de l’opposition a soutenu les appels au départ du président Omar el-Béchir. La veille, deux manifestants ont été tués à Khartoum.
Le principal dirigeant de l'opposition au Soudan, Sadek al-Mahdi, a exprimé, vendredi 25 janvier, son soutien aux manifestations appelant depuis plusieurs semaines au départ du président Omar el-Béchir. Après la mort de deux manifestants à Khartoum jeudi, le bilan officiel des mouvements de contestation est désormais de 30 morts selon un bilan officiel, tandis que des ONG font état de 30 décès.
"Le régime doit partir immédiatement", a dit Sadek al-Mahdi devant plusieurs centaines de fidèles rassemblés vendredi dans une mosquée d'Omdourman, ville jumelle de la capitale Khartoum ayant connu des manifestations antigouvernementales quasi-quotidiennes.
Vendredi, la police a tiré des gaz lacrymogène contre des groupes de manifestants qui s'étaient rassemblés à la sortie de la mosquée où s'est exprimé Sadek al-Mahdi, selon des témoins.
Deux manifestants tués jeudi
"Les manifestants ont marché sur quelques centaines de mètres, scandant des slogans contre le gouvernement avant d'être visés rapidement par des tirs de gaz lacrymogènes", selon un témoin. "Une période de transition arrivera bientôt [...]. Nous soutenons ce mouvement" de contestation, a affirmé Sadek al-Mahdi, revenu le 19 décembre au pays après environ un an d'exil.
Deux manifestants ont été tués jeudi à Khartoum lors d'une nouvelle journée de manifestations contre le pouvoir d'Omar el-Béchir, a indiqué vendredi à l'AFP le général Hashim Abdelrahim, porte-parole de la police.
Selon le leader de l'opposition, "plus de 50 personnes ont été tuées" dans des violences depuis le début, le 19 décembre, du mouvement de contestation. Un bilan officiel fait état de 30 morts durant les manifestations tandis que des organisations de défense des droits humains parlent de plus de 40 morts.
Des centaines de manifestants sont descendus jeudi dans les rues de plusieurs villes et villages au Soudan, notamment à Khartoum, la capitale, et à Omdourman, ville voisine, pour réclamer la démission du président Béchir au pouvoir depuis trois décennies.
Marasme économique
Depuis plus d'un mois, le Soudan est secoué par un mouvement de protestations engendré par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays en plein marasme économique.
Les manifestations se sont rapidement transformées en mouvement antigouvernemental pour demander la démission du président Béchir, au pouvoir depuis trois décennies.
Le parti de Sadek al-Mahdi a régulièrement dénoncé les politiques du gouvernement Béchir. Mais le mouvement de contestation actuel est mené par l'Association des professionnels soudanais qui regroupe des médecins, enseignants et ingénieurs.
Les manifestations qui touchent le Soudan depuis décembre représentent la plus grande menace pour le régime du président Omar el-Béchir depuis son arrivée au pouvoir en 1989, estiment des analystes.
Avec AFP