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Lors de ses traditionnels vœux aux armées, le président Macron a notamment annoncé que la France ne se retirerait pas de la coalition internationale en Syrie. Et ce malgré le départ des Américains.

Il s’agissait de son unique cérémonie de vœux de l’année. En raison de la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron avait décidé de n’accorder, cette année, qu’un seul discours de Nouvel An. Et c’est au monde militaire que le chef de l’État a souhaité réserver la tradition, jeudi 17 janvier.

Accompagné de la ministre des Armées, Florence Parly, et de sa secrétaire d'État, Geneviève Darrieussecq, le président a prononcé son discours devant 1 600 civils et militaires réunis sur une base de l'armée de terre de Francazal, à Toulouse. Comme le veut la tradition, il a profité de cet exercice pour dresser un bilan des opérations militaires en cours sur tous les théâtres comme sur le territoire national. Mais aussi pour évoquer les chantiers à venir.

Sur le front sahélien, où la France intervient depuis août 2014 dans le cadre de l'opération Barkhane, le combat, "difficile, intense", se poursuivra , a prévenu Emmanuel Macron. "Nous ne faiblirons pas". "Je vois aussi combien notre engagement dans la durée est nécessaire car il faudra du temps pour rétablir la paix au Sahel" contre "la gangrène islamiste", a-t-il plaidé.

Emmanuel Macron s’est également félicité de ce que la force conjointe du G5 Sahel "soit prête à mener des opérations". Officiellement lancée en juillet 2017 pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel, cette force militaire regroupant les armées de Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad bénéficie d’un soutien de la France mais aussi de l’ONU, des États-Unis et d’alliés européens. Une participation internationale qu’Emmanuel Macron voit comme le "symbole d’une coopération opérationnelle pragmatique".

Syrie : "Toute précipitation à se retirer serait une erreur"

En ce qui concerne le Moyen-Orient, et notamment la Syrie, Emmanuel Macron a indiqué que la France restera militairement engagée au sein de la coalition internationale "au cours de l’année qui vient" car "toute précipitation à se retirer serait une erreur".

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"La France restera militairement engagée au Levant en 2019", assure Emmanuel Macron

"Le retrait annoncé de Syrie de notre ami américain ne doit pas nous faire dévier de notre objectif stratégique : éradiquer Daech [autre acronyme du groupe État islamique] en privant cette organisation terroriste de toute empreinte territoriale et en empêchant sa résurgence", a-t-il insisté.

"Le combat n'est pas terminé", a-t-il souligné, citant pour preuve la mort récente de 16 personnes, dont quatre militaires américains, dans un attentat-suicide à Manbij, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie. "Les prochaines semaines et prochains mois seront déterminants car nous voulons tous terminer cette guerre", a-t-il poursuivi.

Actuellement, quelque 1 100 militaires français sont engagés au Levant  dans le cadre de l'opération Chammal.

"Voir grand, voir haut"

Emmanuel Macron accorde une grande attention aux relations avec le monde militaire, après des débuts difficiles marqués par la démission, en juillet 2017, du chef de l'état-major, le général Pierre de Villiers, qu'il avait sèchement recadré. Aussi le président s'est-til porté garant de la sincérité du budget des armées, malgré de nouvelles anicroches fin 2018.

"Il en est fini de cette équation impossible où l'on en demandait toujours plus avec toujours moins", a-t-il lancé, ajoutant que le train de réformes lancées par la ministre des Armées, Florence Parly, n'auraient pas de "finalité budgétaire". "Ce seront des réformes marquées du sceau de l'ambition : "voir grand, voir haut", a-t-il promis.

Le chef de l'État a souhaité que ces réformes – notamment pour le développement de l'innovation, le maintien en condition opérationnelle des matériels et l'amélioration de la condition militaire- soient "intensifiées et accélérées". La "modernisation des processus de conception, de développement et d'acquisition des équipements", la "coopération européenne" et "l'amélioration des conditions d'exercice du métier" en seront les trois axes.

Avec AFP et Reuters