Alors que plus de 700 interpellations ont eu lieu en France, jeudi, en marge de la mobilisation des lycéens, la vidéo d’une interpellation collective à Mantes-la-Jolie suscite l’indignation d’une partie de la classe politique.
Des images "forcément choquantes". Dans la matinale de France Inter, vendredi 7 décembre, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a ainsi commenté la vidéo d’une interpellation massive de lycéens survenue la veille à Mantes-la-Jolie tout en estimant qu'il fallait les replacer dans "un contexte" et "un climat de violences exceptionnelles".
Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) : "Il y a eu des images choquantes parce qu'on est dans un climat de violence exceptionnelle" #le79Inter #MantesLaJolie pic.twitter.com/pSUpiLKYzp
France Inter (@franceinter) 7 décembre 2018Les images qui circulent sur les réseaux sociaux depuis jeudi ont, de fait, suscité un tollé. On y voit des dizaines de jeunes les mains dans le dos ou sur la tête, à genoux ou assis entourés de plusieurs policiers Authentifiées, par l’AFP notamment, elles montrent l’interpellation collective d’une centaine de jeunes à proximité du lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie , dans le département des Yvelines. Une voix masculine non identifiée commente la scène : "Voilà une classe qui se tient sage !"
Selon le procureur de la République de Versailles Vincent Lesclous, 153 personnes ont été interpellées, jeudi, à Mantes-la-Jolie, essentiellement devant un lycée pour "participation à un attroupement armé". Deux voitures ont été incendiées aux abords du lycée Saint-Exupéry où des heurts ont éclaté avec la police, a, pour sa part, constaté une journaliste de l’AFP.
L'AFP dispose d'images similaires (à partir de 0'20" dans le tweet @afpfr ci-dessous) mais tournées un peu plus loin de la scène.
Un total de 146 personnes a été interpellé devant le lycée 2/2https://t.co/kp3sdZWwTC
De nombreuses personnalités politiques, plutôt à gauche, ont fait part de leur indignation sur Twitter après la diffusion des images. Cécile Duflot a ainsi qualifié les faits d’"intolérables". L’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon s'est indigné : "La jeunesse Française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?"
Éric Coquerel, député en Seine-Saint-Denis, en appelle, lui, au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, "pour prendre aussi des mesures face à cette violence inacceptable et humiliante".
C’est oú ? A Mantes-la-Jolie, en France sous #Macron. On attend la réaction de @CCastaner pour prendre aussi des mesures face à cette violence inacceptable et humiliante https://t.co/oJz6UINGhX
Eric Coquerel (@ericcoquerel) 6 décembre 2018Dans une interview jeudi au Parisien, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, avait justifié les interpellations massives : "J’ai décidé de faire procéder à ces arrestations pour montrer la détermination des services de l’État. (…) Les violences qui s’exerçaient depuis plusieurs jours étaient inadmissibles". Selon lui, "L’utilisation des bonbonnes de gaz manifestait d’une volonté de violences dangereuses" à Mantes-La-Jolie. Dans le Monde, le préfet a, par ailleurs, qualifié les images d’"impressionnantes" mais il souligne qu'"aucun jeune n’a été blessé, ni maltraité, nous n’avons enregistré aucune plainte".
Plus de 700 interpellations ont eu lieu en France, jeudi, en marge de la mobilisation des lycéens qui appellent notamment à l'abandon des réformes du bac, de la voie professionnelle ou de l'accès à l'université. Environ 280 lycées et collèges ont été perturbés, dont 45 bloqués.