À la une de la presse, mercredi 21 novembre, les réactions à la déclaration de Donald Trump, qui affirme que la CIA n’est pas parvenue à une conclusion définitive sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Les révélations sur les tortures subies en prison par neuf militantes féministes saoudiennes. Un rapport sur la restitution d’œuvres d’art africaines accaparées pendant la colonisation française. Et un couple japonais très bien assorti.
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À la une de la presse, mercredi matin, les réactions à la déclaration de Donald Trump, qui affirme que la CIA n’est pas parvenue à une conclusion définitive à propos de la mort du journaliste Jamal Khashoggi.
Le président américain dit aussi que les États-Unis veulent rester un "partenaire fiable" de l’Arabie saoudite, même s’il n’exclut pas que le prince héritier Mohammed Ben Salmane "pourrait avoir eu connaissance" de cet assassinat. Une hypothèse nullement mentionnée par le journal saoudien Arab News , qui annonce que "Trump promet de rester un partenaire indéfectible de l’Arabie saoudite", en citant la justification du président américain : les 450 milliards d’investissements promis par l’Arabie saoudite aux États-Unis, "une somme record qui créera des centaines de milliers d’emplois, un développement économique extraordinaire et une augmentation de la richesse", selon lui. La presse saoudienne arabophone, elle, fait état de la visite, hier, de MBS auprès de soldats engagés au Yémen et de familles de soldats tués dans le conflit. "Le prince héritier supervise la préparation des armées", titre Al- Bilad . Pour ceux qui en auraient douté, MBS est toujours aux commandes.
Du côté de la presse américaine, c’est l’indignation. Dans le dessin d’Ann Taelnes publié par The Washington Post , voici ce qu’on peut "lire sur les lèvres" de Donald Trump : "le monde est un endroit très dangereux, surtout pour les journalistes". The Washington Post , qui publiait, de son vivant, les tribunes de Jamal Khashoggi, estime que la déclaration de Donald Trump est "une insulte" envers le journaliste saoudien, et une "trahison" des valeurs américaines. Le quotidien, qui parle aussi de "mensonge" à propos des 450 milliards d’investissements saoudiens promis par Trump, demande au Congrès de prendre "une direction différente", mettant en garde contre l’avènement d’"un monde où les dictateurs pourront assassiner leurs critiques, sans en souffrir la moindre conséquence". "Trahison des valeurs américaines ", soutien aux "valeurs de l’Arabie saoudite", critique également The New York Times , qui publie aussi cet édito comparant la politique étrangère de Trump à la grande braderie annuelle du Black Friday : "Donald Trump choisit de sacrifier la position morale des États-Unis en échange de cette transaction grotesque : du sang contre de l’argent". "C’est notre addiction au pétrole qui nourrit tant de mauvais comportements au Proche-Orient, c’est notre addiction au pétrole qui nous oblige à tourner la tête alors qu’un assassinat immonde vient d’être commis. C’est notre addiction au pétrole qui nous fait croire que l’on peut troquer la justice contre un contrat d’armement", s’indigne le journal, qui a aussi sa solution pour mettre un terme à cette addiction : "le lancement d’un projet Manhattan pour sortir l’Amérique du pétrole d’ici 2025".
Indignation aussi de la Turquie, où Jamal Khashoggi a été assassiné. Comme chaque jour ou presque, la presse turque fait état de nouvelles révélations sur les circonstances de sa disparition. Hurriyet publie ce matin des citations extraites de l’enregistrement audio de la mise à mort du journaliste, qu’on entendrait être roué de coups et torturé pendant 11 minutes. Le journal turc affirme aussi que l’Allemagne suspend des exportations d’armes déjà approuvées vers l’Arabie saoudite. La France, elle, tarde à sanctionner le royaume, d’après Le Figaro, qui note que Paris, "contrairement à d’autres capitales occidentales, ne semble pas prêt à payer le prix d’une brouille avec Riyad". "Après un an et demi de pouvoir, écrit le journal, Emmanuel Macron est confronté à une Realpolitik des affaires qui le conduit à pratiquer la danse de Saint-Guy devant les émirs".
L’Arabie saoudite, où neuf militantes féministes auraient été torturées en détention, d’après Le Monde . Parmi ces femmes, figure l’universitaire Aziza Al-Youssef, dont l’arrestation, en milieu d’année, a coïncidé avec la levée de l’interdiction faite aux Saoudiennes de conduire. Comme huit autres militantes, elle aurait été soumise en prison à des actes de torture, l’une d’entre elles au moins ayant été victime de harcèlement sexuel. "Des allégations aussi graves qu’inédites", selon Le Monde, auquel une source a assuré que ces femmes "ont toutes subi des coups de fouet et des chocs électriques" , au point " qu’à la suite de ces tortures, l’une des prisonnières ne pouvait plus se tenir debout et qu’une autre était prise de tremblements tels qu’elle ne pouvait pas saisir le moindre objet. L’une d’elles (aurait) tenté à plusieurs reprises de se suicider".
Un mot, également, de ce rapport sur la restitution des œuvres africaines accaparées par la France pendant la colonisation, auquel Libération a eu accès. À la une, une statue royale dite "anthropo-zoomorphe", mi-humaine mi-animale, du roi Glélé, réalisée par le sculpteur Sossa Dede au Bénin au 19e siècle, actuellement exposée au musée du quai Branly, et qui pourrait retrouver le chemin de son pays natal. D’après Libération , qui cite le chiffre de 90 000 œuvres d’art africaines répertoriées dans les collections nationales, ce rapport contient une "proposition majeure" : la modification du code du patrimoine français, qui sera un préalable nécessaire au retour de ces œuvres.
Enfin un couple japonais forme en quelque sorte une œuvre d’art vivante. Tsuyoshi et Tomi Seki, mariés depuis 38 ans, ont trouvé une façon originale de manifester leur amour mutuel en s’habillant chaque jour avec des tenues coordonnées. Leur succès est tel sur les réseaux sociaux qu’ils ont même lancé leur propre ligne de vêtements. Lu sur L’Obs .
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