Alors que de nombreux clubs européens, parmi lesquels le PSG, l'AS Monaco ou encore Manchester city, sont cités dans les révélations des football Leaks, l'UEFA a annoncé lundi qu'elle pourrait rouvrir certains dossiers pourtant classés.
Alors que les révélations des Football Leaks se multiplient ces dernières semaines, l'UEFA s'est donné la possibilité de réétudier la situation financière de clubs européens. "Si de nouvelles informations suggèrent que des cas précédemment classés n'ont pas été correctement traités, ces cas pourront être rouverts", a annoncé l'instance dans un communiqué transmis à l'AFP, mardi 13 novembre.
"L'UEFA réalise chaque année une évaluation de tous les clubs par rapport aux exigences du fair-play financier en terme d'équilibre économique", indique le patron du football européen dans ce document.
"Si de nouvelles informations ayant trait à cette évaluation sont révélées, l'UEFA les utilisera pour les confronter aux chiffres [fournis précédemment] et demandera des explications, des clarifications ou des démentis aux clubs concernés", ajoute-t-elle.
Cette annonce intervient alors que les révélations des Football Leaks, un projet de plusieurs médias européens ayant eu accès à des documents révélant les dessous du football, ont remis en question l'efficacité du fair-play financier (FPF), mis en place au début des années 2010.
Ce dispositif interdit aux clubs engagés en compétitions européennes de dépenser plus qu'ils ne gagnent par leurs propres moyens, dans la limite de 30 millions d'euros de déficit sur trois saisons. Et aux clubs de s'appuyer sur des rentrées d'argent autres que celles qu'ils génèrent par eux-mêmes.
L'UEFA elle aussi sous le coup d'accusations
Or, les Football Leaks estiment, documents à l'appui, que plusieurs clubs, comme Manchester City ou le Paris SG, ont tenté de dribbler les règles du FPF.
Au total, le site français Mediapart accuse l'UEFA d'avoir "blanchi plus de 6 milliards d'euros d'injections de cash", alors que les clubs sont censés ne vivre que de leurs revenus propres. "Ces privilégiés ont pu vivre au-dessus de leurs moyens, en dehors de toute rationalité économique et en violation des règles du fair-play financier", indique encore Mediapart.
Début novembre, Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football au Centre international d'étude du sport (CIES) de Neuchâtel (Suisse), avait estimé auprès de l'AFP que "si les règles avaient été appliquées, elles auraient dû freiner la croissance de ces deux grands clubs", le PSG et Manchester City. "Mais cela arrangeait l'UEFA d'avoir un peu plus de concurrence dans sa compétition majeure, donc, on a trouvé des arrangements".
"Les révélations récentes imposent l'ouverture des dossiers, car trop de petits clubs ont été sanctionnés alors que les gros sont épargnés", avait estimé un autre bon connaisseur du football européen, sous couvert d'anonymat. "Mais ceci n'est pas nouveau : dès 2012/2013, les dettes de certains clubs ont été écartées afin d'établir leur solidité financière dans le cadre du FPF".
La nouvelle approche, annoncée par l'UEFA dans la nuit de lundi à mardi, "s'applique universellement à tous les clubs candidats à une licence UEFA et à participer aux compétitions de clubs européennes", c'est-à-dire la Ligue des champions et la Ligue Europa, affirme encore l'UEFA.
Avec AFP