Adel Abdoul Mahdi, intronisé mercredi comme Premier ministre irakien, n'a pu constituer qu'un gouvernement partiel. La faute pour le moment à une absence d'accord avec le Parlement concernant plusieurs portefeuilles ministériels.
Le Parlement irakien a annoncé, mercredi 24 octobre, avoir accordé sa confiance à 14 ministres du gouvernement de l'indépendant Adel Abdel Mahdi, intronisé le même jour. Les postes pour les Affaires étrangères, les Finances et le Pétrole ont été pourvus, à la différence d'autres postes-clés comme la Défense et l'Intérieur.
Le Parlement a ensuite suspendu sa séance et annoncé qu'elle reprendrait le 6 novembre pour attribuer les postes de ministre restés vacants.
Les 220 députés présents – sur 329 élus en mai au sein d'un Parlement très fragmenté – ont voté en faveur du programme gouvernemental de Adel Abdel Mahdi.
À 76 ans, cet ancien ministre du Pétrole fait figure de rare personnalité consensuelle dans un pays pris en étau entre deux puissances ennemies, l'Iran et les États-Unis.
Immenses défis
Le nouveau gouvernement fait face à l'immense défi de la reconstruction dans un pays ravagé par trois années d'occupation des jihadistes de l'organisation État islamique (EI) et autant de durs combats.
Il devra également s'attaquer à plusieurs fléaux qui ont suscité des manifestations ayant dégénéré en violences meurtrières : la prévarication dans le 12e pays le plus corrompu au monde, les pénuries d'électricité et la déliquescence des services publics. Durant l'été, 100 000 personnes ont été hospitalisées pour des intoxications à l'eau dans la province pétrolière de Bassora (sud).
Le ministre des Finances, Fouad Hussein, candidat kurde malheureux à la présidence de la République début octobre, est un proche de Massoud Barzani, architecte du référendum d'indépendance qui tournait il y a un an au fiasco.
Sa nomination aux Finances est un signal fort envoyé à la région autonome, en grave crise économique malgré ses ressources pétrolières et en conflit ouvert avec Bagdad sur la part du budget fédéral qui lui revient.
Avec AFP et Reuters