Malgré les annulations en cascade de dirigeants étrangers et chefs d'entreprise, un forum sur l'investissement s’est ouvert, mardi, à Riyad, alors que l’Arabie saoudite est dans la tourmente depuis le meurtre de Jamal Khashoggi.
Le Future Investment Initiative (FII), forum international sur l'investissement, s’est ouvert, mardi 23 octobre, à Riyad. Mais cette conférence est aujourd'hui totalement éclipsée par le tollé international consécutif au meurtre du critique et journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.
Riyad espérait à travers cet événement économique présenter le royaume comme une destination commerciale lucrative afin de diversifier son économie et de s'ouvrir aux nouvelles technologies, au tourisme et au divertissement.
Mais cette conférence est aujourd'hui totalement éclipsée par le tollé international consécutif au meurtre du critique et journaliste saoudien qui collaborait avec le Washington Post, au consulat de son pays à Istanbul. De nombreux dirigeants étrangers et chefs d'entreprise ont d’ailleurs annulé leur participation à l’événement.
Outre Steven Mnuchin, la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, ainsi qu'une vingtaine de PDG de sociétés internationales comme EDF, HSBC, Siemens ou Uber, ont renoncé à faire le déplacement.
De grands médias comme Bloomberg, CNN et le Financial Times se sont également désistés. Mais d'autres ont choisi d'y aller comme le PDG du géant pétrolier Total, Patrick Pouyanné, qui a jugé que la "politique de la chaise vide" ne ferait pas avancer les droits de l'Homme.
"Opération non autorisée"
Lundi soir, le site web du forum était hors-service, après avoir subi une apparente cyberattaque. Des messages critiquant le rôle de Riyad dans le conflit au Yémen et accusant le royaume de financer le "terrorisme" s'y étaient glissés.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a affirmé que Jamal Khashoggi avait été victime d'un "meurtre", évoquant une "opération non autorisée" par le pouvoir et dont Mohammed ben Salmane n'était "pas informé". Il a aussi dit ignorer où se trouvait son corps.
Mais selon le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak, le chef d'un commando saoudien de 15 agents dépêchés à Istanbul pour tuer le journaliste a été directement en contact avec le bureau du prince héritier après "l'assassinat".
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis de révéler mardi "toute la vérité" sur l'affaire Khashoggi. "Rien ne restera secret" et les enquêteurs turcs iront "au fond de cette affaire", a affirmé la présidence turque.
Avec AFP