
Deux branches ennemies de l'Armée de libération du Soudan ont signé un accord, sous la houlette de Scott Gration. L'émissaire américain s'efforce d'unir les différentes factions rebelles pour établir une paix durable dans la région.
AFP - Des factions rebelles du Darfour ont signé un accord de "coopération" grâce à la médiation de l'émissaire américain Scott Gration qui tente de fédérer les rebelles pour mettre fin au conflit dans cette région de l'ouest du Soudan, a indiqué vendredi la rébellion.
La branche "Unité" de l'Armée de libération du Soudan (SLA-Unité) et des commandants ayant fait défection de la section du SLA dirigée par le chef historique du mouvement, Abdelwahid Mohammed Nour (SLA-Abdelwahid), ont signé l'accord à Addis Abeba, en Ethiopie.
"Il s'agit d'un accord de coopération, pas d'une fusion", a déclaré à l'AFP Mahjoub Hussein, porte-parole officiel du SLA-Unité. Ce dernier a précisé que l'émissaire américain pour le Soudan, Scott Gration, avait rendu possible cet accord.
"Comment en arriver à un processus qui amènera une paix durable et stable au Darfour? Le premier élément sur lequel nous travaillons est l'unification des rebelles (...) afin qu'ils aient un programme commun", avait déclaré jeudi M. Gration lors d'une visite au Soudan, avant de se rendre vendredi en Ethiopie.
Le conflit au Darfour, dans l'ouest du Soudan, a fait 300.000 morts depuis 2003 selon les estimations de l'ONU --10.000 selon Khartoum-- et 2,7 millions de déplacés.
La rébellion au Darfour était menée au début par l'Armée de libération du Soudan (SLA), une organisation laïque dirigée Abdelwahid Mohammed Nour, un leader de la tribu Four, la plus importante du Darfour, et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) de Khalil Ibrahim, un islamiste de la tribu Zaghawa.
Mais elle s'est fragmentée en 2006 après qu'une branche du SLA eut signé un accord de paix avec Khartoum. Elle est aujourd'hui morcelée en une vingtaine de groupes, ce qui complique les négociations visant à mettre fin au conflit.
Le JEM, le plus actif militairement des groupes rebelles du Darfour, et le gouvernement soudanais ont signé en février un "accord de confiance" à Doha, au Qatar, prévoyant un échange de prisonniers et la tenue éventuelle d'une conférence de paix.
Mais Abdelwahid Mohammed Nour, qui vit en exil à Paris, a refusé de se joindre à cette initiative comme aux discussions cette semaine à Addis Abeba.