L'assaut a été donné par l'armée comorienne, samedi, sur un groupe d'hommes armés qui occupait depuis cinq jours le centre-ville de Mutsamudu sur l'île d'Anjouan, aux Comores. Les affrontements avec ces rebelles ont fait trois morts depuis lundi.
Les forces comoriennes ont repris le contrôle, samedi 20 octobre, de la médina de Mutsamudu, capitale de l'île d'Anjouan, où sont retranchés depuis le 15 octobre des rebelles opposés au président Azali Assoumani.
"L'armée a commencé à prendre position à l'intérieur de la médina depuis midi. Aucun coup de feu n'a été tiré, aucune maison fouillée. Les forces se contentent de sécuriser la médina pour que la population puisse y circuler librement", a annoncé à l'AFP le ministre de l'Éducation nationale, Mahamoud Salim Hafi.
Le ministre de l’Éducation promet un retour au calme sans assaut
Selon ce ministre, originaire d'Anjouan et qui mène depuis vendredi les négociations avec les opposants, "les rebelles sont toujours retranchés dans des maisons". Le ministre a rejeté toute idée d'assaut, redouté par la population civile. "On n'a pas besoin de lancer d'assaut", a-t-il affirmé. "Je garantis qu'à partir de lundi la vie reprendra normalement son cours à Mutsamudu, l'administration fonctionnera normalement".
Selon Mahamoud Salim Hafi, les opposants, au nombre d'une quarantaine, n'avaient toujours pas déposé leurs armes samedi matin malgré l'offre d'impunité en échange du désarmement faite vendredi par le gouvernement.
Les affrontements de cette semaine entre les rebelles et l'armée comorienne à Mutsamudu ont fait trois morts, selon les autorités, et au moins six personnes ont été grièvement blessées, d'après une source hospitalière.
Les rebelles n’ont pas désarmé malgré l'ultimatum
Les autorités accusent le parti Juwa de l'opposant et ancien président de l'archipel, Abdallah Sambi – originaire d'Anjouan –, d'être à l'origine des violences qui ont éclaté lundi quand les manifestants ont érigé des barricades et que les forces de l'ordre les ont démantelées.
Les opposants, qui accusent le président Assoumani de se comporter en dictateur "de république bananière" et de vouloir se maintenir au pouvoir, renvoient la responsabilité de la situation sur le gouvernement.
Vendredi, un protocole d'accord entre le gouvernement et l'exécutif d'Anjouan, parlant au nom des rebelles, prévoyait un désarmement des combattants en échange de l'impunité. Le président Assoumani se disait "disposé à accorder l'impunité à toute personne civile qui remettra son arme aux autorités militaires vendredi entre 6 heures du matin et 18 heures". Le texte précise que "personne ne sera poursuivi" et que chacun "pourra partir librement vers la destination de son choix". Mais aucune arme n'a été encore remise aux notables locaux, servant d'intermédiaires.
Avec AFP