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La Commission électorale afghane estime que la participation aux scrutins présidentiel et provinciaux pourrait avoisiner les 50 % au terme d'une journée marquée par des heurts qui ont fait, côté Taliban, au moins 22 morts.

A la mi-journée, la Commission électorale afghane a estimé que la participation aux élections présidentielle et provinciales pourrait avoisiner les 50% en fin de journée. Le scrutin a été marqué par des violences à Kaboul et dans plusieurs provinces afghanes, faisant au moins 22 morts du côté des Taliban.

"Nous avons pu ouvrir 95% des 6 500 bureaux de vote", a constaté, auprès de l'AFP, Zekria Barakzai, porte-parole de la Commission électorale afghane. Quelque 17 millions d'Afghans étaient invités à se rendre aux urnes.


Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 7 heures à Kaboul (4h30, heure française), ont fermé à 16 heures (13h30, heure française). Le président sortant, Hamid Karzaï, est allé voter dès l’ouverture "pour montrer l’exemple", précise Claire Billet. À la sortie du bureau, le chef de l'Etat a appelé les Afghans à voter "pour le futur de leur pays".

Les résultats préliminaires ne sont pas attendus avant une quizaine de jours, et un deuxième tour pourrait éventuellement se tenir en octobre.

Des violences, des dizaines de morts


La journée électorale a été ponctuée par des violences. Près d’un poste de police de Kaboul, deux insurgés Taliban ont été tués par les forces de sécurité, a annoncé la police à l'AFP. Dans une petite ville du nord de l'Afghanistan, au moins 22 rebelles islamistes et un officier de police ont été tués.



C’est la deuxième fois que les Afghans sont appelés à élire leur président depuis la chute du régime des Taliban en 2001, et la première fois que les élections sont organisées par les autorités afghanes, avec l’appui des Nations unies. L’atmosphère est très différente du précédent scrutin, en 2004. Cette année-là, "les Afghans pensaient que les décennies de guerre étaient derrière eux, commente Leela Jacinto, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Kaboul. En 2009, nous savons que cette guerre est loin d’être finie".


Hamid Karzaï favori

Les Taliban ont appelé au boycott du scrutin, menaçant, dimanche dernier, de s’attaquer aux bureaux de vote le jour des élections. Ils ont renouvelé leurs menaces à deux jours du scrutin, déclarant que "personne ne devrait se laisser prendre à ce processus de dupes orchestré par les Américains".

Près de 300 000 soldats afghans et internationaux ont été déployés dans le pays pour tenter de sécuriser le scrutin.


Le président Hamid Karzaï est le favori de l'élection, mais son principal opposant, l’ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah a mené une campagne redoutable. Ce dernier semble vouloir empêcher Karzaï de gagner au premier tour. Et compte sur un éventuel deuxième tour qui pourrait être tenu six semaines plus tard, selon les autorités électorales.