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Erdogan parie sur un boycott de l'électronique américain en Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi un boycott des appareils électroniques américains, une escalade supplémentaire dans les tensions qui opposent Ankara à Washington. La livre turque, elle, semble se stabiliser.

L’escalade des tensions avec Washington, à l'origine d'une grave crise monétaire en Turquie, se poursuit. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi 14 août "un boycott des appareils électroniques américains". "S'ils ont des iPhone, il y a des Samsung de l'autre côté", a-t-il affirmé à Ankara.

La devise turque, qui a perdu 16% de sa valeur face au dollar vendredi et quelque 8% lundi, reprenait des couleurs mardi. A 14h00 GMT, 6,54 livres s'échangeaient contre un dollar, soit un gain de 5% sur la journée.

La Turquie "est la cible d'une agression économique", a assuré mardi le président turc, appelant ses concitoyens à délaisser l'iPhone, appareil téléphonique phare de la marque américaine Apple, pour la marque turque Vestel. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes soulignaient qu'avec la chute de la livre, la plupart des Turcs n'auront de toute façon plus les moyens de se procurer un iPhone.

La Maison Blanche n'a pas répondu directement aux menaces du président turc, ni évoqué de possibles représailles. "Le président ressent beaucoup de frustration du fait que le pasteur ne soit pas libéré", a simplement déclaré Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche.

Détenu en Turquie, le pasteur américain Andrew Brunson est accusé par Ankara d'espionnage et d'activités "terroristes", ce qu'il nie en bloc. Après plus d'un an et demi d'incarcération, il a été placé en juillet en résidence surveillée.

Le chargé d'affaires américain en Turquie Jeffrey Hovenier a rendu visite mardi au pasteur Brunson et a appelé à sa libération "sans délai". Et l'avocat turc du pasteur a indiqué mardi à l'AFP qu'il avait à nouveau fait appel de l'assignation à résidence de son client.

En dépit des tensions, la Turquie et les États-Unis maintiennent leurs contacts. Lundi, l'ambassadeur de Turquie à Washington a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton. "Il lui a transmis le message suivant : les pressions, les menaces, ne causeront que du chaos dans les relations avec la Turquie", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

Avec AFP