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Parker Solar Probe, la sonde qui ira flirter avec le soleil

Le nouvelle sonde de la Nasa, la Parker Solar Probe, doit décoller, dimanche, pour un voyage sans précédent au plus près du soleil.

Elle ira là où aucune sonde n'est jamais allée avant elle. Initialement prévu ce samedi 11 août à 9 h 33 (heure française), le lancement de la Parker Solar Probe a été repoussé au dimanche 12 août en raison d'un problème de pression d'hélium gazeux qui s'est révélé quelques minutes avant le décollage. Si tout se passe bien dimanche, le plus puissant lanceur jamais utilisé par la Nasa devrait propulser le petit engin vers le soleil. La Parker Solar Probe va se placer à un peu plus de six millions de kilomètres de la surface de notre étoile. Aucune sonde ne s'était jamais approchée si près du soleil.

Censée atteindre sa destination en novembre 2018, elle deviendra alors le premier objet créé par l'homme à pénétrer la couronne solaire (une partie de l'atmosphère du soleil). Pour y parvenir, elle devra supporter des températures extrêmes, allant de -235°C à +1 500°C.

At 3:33am ET on Aug. 11, while most of the U.S. is asleep, @NASAKennedy will be abuzz with excitement. At that moment, Parker #SolarProbe, our mission to touch the Sun, will have its first opportunity to lift off: https://t.co/m6dk2jgfE7 pic.twitter.com/fmzsczgHRr

  NASA Sun & Space (@NASASun) 10 août 2018

Explorer la couronne du soleil

La sonde a été nommée en hommage à l'astrophysicien américain Eugene Parker qui a développé, dans les années 1950, des théories sur les émissions d'énergie des étoiles - qu'il a appelées les vents solaires -, et sur l'intense chaleur qui règne dans la couronne solaire.

Ce dernier point est l'un des grands mystères du soleil. "L'un de nos principaux objectifs est d'essayer de déterminer pourquoi la température dans la couronne est au moins 300 fois plus élevée que sur la surface du soleil", assure Justin C. Kasper, un astrophysicien du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, en charge de l'équipe d'ingénieurs et scientifiques internationaux qui élabore les capteurs pour collecter les informations durant la mission. "Nous cherchons aussi à comprendre comment et pourquoi le vent solaire peut souffler très vite et puis ensuite très lentement. Il peut monter jusqu'à 1,6 million de km/h", ajoute-t-il.

La Nasa a officiellement lancé le projet Parker Solar Probe en 2010, mais Justin Kasper avait commencé avec des collègues à travailler, il y a 15 ans, sur la possibilité de développer des instruments capables de supporter les températures extrêmes autour du soleil.

Un bouclier de 11,43 cm d'épaisseur

"Un des outils va devoir regarder directement le soleil, ce qui l'exposera à une température de 1 500°C. Nous avons dû trouver des moyens de reproduire sur terre les conditions de la mission, et l'un des tests-clés a été d'utiliser le four le plus chaud du monde", raconte Justin C. Kasper.

#Communiqué????️ | #ParkerSolarProbe : la recherche française décolle en direction du Soleil ☀️ pour comprendre comment la température de son atmosphère peut dépasser le million de degrés...
???? https://t.co/aSSvLjXshE
????@CNES @Univ_Orleans pic.twitter.com/e5DoYPfjic

  CNRS (@CNRS) 9 août 2018

La sonde et les instruments qu'elle transporte sont protégés par un bouclier en fibre de carbone renforcé d'une épaisseur de 11,43 cm. La température à l'intérieur de l'engin spatial devrait ainsi être maintenue à environ 30°C.

Mais avant de braver l'intense chaleur solaire, la sonde Parker Solar Probe va devoir réussir à se rendre sur place. Il faudra beaucoup d'énergie pour y parvenir et même "si l'utilisation d'un très puissant lanceur peut aider, il nous faudra en plus l'aide de Venus et de son champ gravitationnel pour y arriver", souligne Justin C. Kasper.

Lorsqu'elle aura atteint sa destination, elle entamera un autre voyage de sept ans tout autour du soleil pour s'enfoncer petit à petit dans la couronne solaire. Au premier passage, la sonde devrait se trouver à 24,3 millions de kilomètres de la surface du soleil et atteindra la distance de seulement six millions de kilomètres près de cinq ans plus tard.