Un mouvement de grève touche la compagnie aérienne Ryanair, alors que la saison estivale bat son plein : quelque 400 vols sont annulés vendredi. Les pilotes demandent une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Les pilotes allemands de Ryanair se sont mis en grève pour 24 heures depuis vendredi 10 août à 1h01 GMT, se joignant ainsi aux mobilisations déjà prévues en Suède, en Belgique et Irlande, où la compagnie low-cost avait déjà fait face à quatre journées de débrayage.
La compagnie aérienne irlandaise à bas coût avait déjà annoncé l'annulation de 146 vols, vendredi, en prévision des appels à la grève en Irlande, Suède et Belgique. Les 250 annulations supplémentaires dues à la grève en Allemagne porteront le total des vols annulés à un peu moins de 400, soit 17 % des plus de 2 400 vols qu'elle aurait dû assurer vendredi à travers l'Europe.
Le numéro deux du transport aérien en Europe a par ailleurs indiqué vendredi 10 août qu’il n’indemniserait pas ses passagers pour le préjudice, en dehors du remboursement du billet, rapporte Le Parisien. Une décision contraire à ce que prévoit la législation européenne : des indemnités de 250 à 600 euros par passager selon la longueur du trajet en cas de vol annulé moins de deux semaines avant le départ et de retards de plus de trois heures.
Présente sur 86 bases dans 37 pays, la compagnie avait évité des grèves généralisées en décembre dernier, avant les fêtes de fin d'année, en reconnaissant pour la première fois les syndicats. Mais sa lenteur à négocier avec eux des accords collectifs fait de nouveau monter la colère parmi le personnel et notamment les pilotes.
Négociations difficiles
Le syndicat allemand Vereinigung Cockpit (VC) réclame une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail pour les pilotes mais Ryanair a fait savoir mercredi qu'il était hors de question d'augmenter les coûts du personnel.
"Nous espérons que la grève conduira Ryanair à accepter l'idée d'un compromis et à entamer des négociations sérieuses", a dit le président du syndicat allemand, Martin Locher.
Si les pilotes apprécient le rythme de cinq jours de travail, suivis de quatre jours de repos, ils souhaitent changer la part variable de leurs salaires et la pratique consistant à déplacer le personnel entre les bases sans beaucoup de préavis.
"Les pilotes ne sont pas des nomades qui plantent leur tente partout où Ryanair veut opérer", a dit le négociateur syndical Ingolf Schumacher.
La compagnie la plus rentable d’Europe
Ryanair exploite plus de 2 000 vols par jour et dessert 223 aéroports dans 37 pays d'Europe et d'Afrique du Nord.
Son modèle économique à bas coûts en fait la compagnie aérienne la plus rentable d'Europe, et ses dirigeants n'entendent pas que cela change.
"Nous n'allons pas changer le modèle économique de Ryanair (...) mais nous pouvons encore modifier beaucoup de choses que nous faisons", a déclaré le directeur d'exploitation, Peter Bellew. Il a ajouté que le groupe était prêt à étudier la composante variable des salaires.
Ryanair a mécontenté encore plus les syndicats en menaçant de procéder à des transferts de postes si les grèves affectaient l'entreprise.
Avec Reuters