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Transactions financières, industrie automobile, aviation... Les nouvelles sanctions américaines qui s'apprêtent à frapper l'Iran, mardi, concernent de nombreux secteurs-clés. À Téhéran, la colère monte et la monnaie continue à dévisser.

Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, l’a promis : les États-Unis "feront respecter" leurs nouvelles sanctions contre l’Iran, qui doivent entrer en vigueur mardi 7 août.

Ces mesures punitives comprennent des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières. Elles concernent également les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. Une seconde phase de sanctions s'abattra en novembre sur le secteur pétrolier et gazier ainsi que la banque centrale.

Après avoir claqué la porte de l'accord signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, l'administration Trump ne s'en cache pas : elle compte frapper l'Iran d'une "pression maximale", diplomatique et économique. Mais le doute demeure sur ses visées à long terme, et sur les risques accrus, ou non, d'un conflit. D'autant que Washington souffle le chaud et le froid.

Donald Trump a surpris, la semaine dernière, en affirmant être prêt à rencontrer les dirigeants iraniens "quand ils veulent", après une guerre des mots avec son homologue iranien Hassan Rohani. "L'Iran et son économie, vont très mal et cela va vite. Qu'il y ait une réunion ou pas importe peu. C'est à eux de voir", a tweeté Donald Trump samedi soir.

Chute de la monnaie iranienne

Les mesures décidées par l'administration américaine pourraient lourdement peser sur l'économie iranienne. D’autant que la monnaie nationale, le rial, a récemment atteint son plus bas niveau face au dollar sur le marché parallèle. Mais, selon des analystes, ce sont des mesures prises par Téhéran qui ont d’abord contribué au plongeon de la devise. En avril, les autorités avaient établi un taux officiel fixe de 42 000 rials pour un dollar tout en menaçant de poursuites les agents de change du marché parallèle qui appliqueraient un taux différent.

Dimanche, la télévision publique iranienne rapportait ainsi que Téhéran allait assouplir les règles de contrôle des changes afin de tenter d'endiguer le plongeon du rial, qui a perdu la moitié de sa valeur depuis avril dans la perspective d'un retour des sanctions américaines.

Pour la sixième journée consécutive, des manifestations ont eu lieu, dimanche, dans plusieurs villes d’Iran pour protester contre l'inflation provoquée par la chute du rial. Un homme a été tué à Karaj, à l'ouest de Téhéran, ont annoncé les autorités, niant toute implication des forces de sécurité, ont rapporté les agences de presse iraniennes.

Comportement "normal"

"Le peuple iranien est mécontent - non pas des Américains, mais de ses propres dirigeants, a réagi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo. Il est mécontent de l'incapacité des dirigeants iraniens à tenir leurs promesses économiques."

Washington veut que les Iraniens puissent être entendus dans le choix des responsables du pays, a dit le secrétaire d'État, sans aller jusqu'à appeler à un changement de régime à Téhéran. Mike Pompeo a toutefois déclaré qu'il faudrait "un changement important" de la part de l’Iran pour échapper au rétablissement des sanctions américaines, à commencer par adopter un comportement "normal".

Avec AFP et Reuters

Tags: Iran, États-Unis,