Après les arts martiaux et les séries Z, le réalisateur Quentin Tarantino s’inspire de la Seconde Guerre mondiale. Casting cosmopolite, scénario à tiroirs... Un film original qui séduit mais ne fait toutefois pas l’unanimité.
Pour son douzième film, le réalisateur à l’éclectisme débridé propose un film sur la Seconde Guerre mondiale. Une jeune Française en quête de vengeance et un groupe de soldats juifs vont s’allier pour tenter d’éliminer le Führer.
Un casting cosmopolite, une production marathon
Entre Paris, Berlin et Los Angeles, le casting d’"Inglorious Basterds" réunit une pléiades d’acteurs aux répertoires aussi divers que polyglottes. L’Américain Brad Pitt joue le chef des dits "Basterds" qui vont mener une action punitive contre les nazis. Les Allemands Diane Kruger, agent secret allié des juifs, et Daniel Brühl (révélé par "Good bye Lenin !") apportent la touche germanique. La Française Mélanie Laurent incarne Shosanna Dreyfus, jeune Française qui a assisté à l’exécution de sa famille.
L’Autrichien Christoph Waltz, 52 ans, plus connu pour ses rôles dans les séries télé allemandes comme "Inspecteur Derrick", a raflé le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour son rôle de colonel.
Mais "Inglorious Basterds" marque surtout la première collaboration entre Tarantino et l’acteur le plus coté d’Hollywood, Brad Pitt. Pour que le film soit prêt dans les temps pour le festival de Cannes, la pré-production, notamment le casting, s’est faite en un temps record. Pour commencer ce marathon de 14 semaines, le réalisateur est allé rencontrer Brad Pitt dans le sud de la France pour lui faire lire les 164 pages du scénario. L’acteur américain est le premier à s’engager dans l'aventure: il joue le rôle du lieutenant Aldo Raine. "Ça faisait un moment que Brad et moi avions envie de travailler ensemble. Quand je suis allé le rencontrer en France, je me suis demandé quelles étaient les chances pour que la star la plus demandée de notre époque accepte de jouer dans mon film et soit disponible tout de suite. Parfois, les dieux du cinéma sont avec vous", s'amuse le réalisateur de "Pulp Ficiton".
Un scénario qui réécrit l’Histoire
"L’une des choses qui m’excite dans 'Inglorious Basterds', c’est l’idée de voir le IIIe Reich défait par le cinéma", explique Quentin Tarantino à la presse. En effet, l’issue du film ne se joue pas sur un champ de bataille mais dans une salle de cinéma.
Le commando de soldats juifs - conduit par Brad Pitt –, les "Basterds", est envoyé sur le front européen pour scalper des nazis. La mission les mène à Paris où, secondés par une projectionniste juive, ils doivent assassiner Hitler.
Ce scénario qui errait depuis une dizaine d’années dans la tête du réalisateur et scénariste pourrait être le fantasme d’un projectionniste - second métier de Quentin Tarantino. Au New Beverly à Los Angeles, les spectateurs peuvent voir le cinéma italien des années 1960 et 1970 et des copies en 35 mm provenant directement de la collection personnelle de ce cinéphile à la vie de vampire.
Un vent de critique souffle sur ces "Basterds"
Pour son premier film d’époque, le cinéaste boulimique du septième art s’est inspiré des films de guerre des années 1960, tels que "Les Douze Salopards" de Robert Aldrich, "Les Canons de Navarone" de Jack Lee Thompson ou bien le célèbre "Jour le plus long" de Ken Annakin. Malgré ces inspirations emblématiques, l’enfant terrible d’Hollywood n’essuie pas que d’élogieuses critiques. "Ni plus ni moins qu’une série Z", écrit le magazine Première. "Faussement naïf mais indiscutablement divertissant", selon Marianne. "Pas de puissance narrative", d’après Dvdrama. Et les acteurs ne sont pas en reste : "Brad Pitt promène sa lourde carcasse" et "Mélanie Laurent se contente d’être l’alibi poupée française" déplore le Nouvel Obs.