
Perturbant à nouveau l'agenda du sommet de l'Otan, les critiques de Donald Trump ont forcé la tenue en urgence, jeudi, d'une réunion sur le niveau des dépenses militaires des pays membres.
La réunion n'était pas prévue, mais Donald Trump l'a imposée à l'agenda du sommet de l'Otan. En réitérant, jeudi 12 juillet, ses critiques sur le niveau des dépenses militaires de ses alliés au sein de l'organisation, le président américain a forcé la tenue en urgence d'une réunion et a affirmé lors d'une conférence de presse avoir obtenu l'engagement des pays membres de porter plus rapidement que prévu leurs dépenses militaires à 2 % du PIB.
Donald Trump, qui a évoqué "d'immenses progrès", a réaffirmé l'attachement des États-Unis à l'Otan et a déclaré qu'il n'était "pas nécessaire" désormais de menacer de quitter l'institution.
Pour Emmanuel Macron, en revanche, la réunion n'a fait que confirmer les engagements déjà pris par les pays membres de viser pour 2024 un niveau de dépenses militaires à hauteur de 2 % du PIB.
Le président français a par ailleurs estimé jeudi que l'Otan sort "beaucoup plus fort" de son sommet de deux jours, notamment parce que Donald Trump a "réaffirmé son engagement (...) d'avoir un Otan fort". La chancelière allemande Angela Merkel a estimé pour sa part que le résultat du sommet est, de la part de tous les participants, un engagement très clair en faveur de l'Otan.
Critiques de Trump contre l'Allemagne
Emmanuel Macron a par ailleurs affirmé que jamais Donald Trump n'avait dit, au cours des réunions, "que les États-Unis pouvaient se retirer de l'Otan", contrairement à des rumeurs ayant couru dans la matinée.
Donald Trump a en revanche donné le ton de cette journée dès le début de la matinée en renouvelant ses critiques contre l'Allemagne et son exigence d'un doublement des dépenses consacrées à la défense.
"L'Allemagne vient de commencer à payer à la Russie, le pays dont elle veut se protéger, des milliards de dollars pour ses besoins en énergie provenant d'un nouveau gazoduc en provenance de Russie. C'est inacceptable !", avait ainsi tweeté en début de matinée le président américain, voyant un paradoxe entre la mission de l'Otan – censée depuis la Guerre froide protéger les alliés des Américains de la Russie [ex-Union soviétique] – et les relations commerciales entre Moscou et Berlin.
"Tous les pays de l'Otan doivent respecter leur engagement de 2 %, et cela doit en fin de compte passer à 4 % !", avait-il martelé à nouveau dans un autre tweet.
L'agenda du jour perturbé
Mercredi, Donald Trump avait enjoint les alliés des États-Unis de faire passer à terme à 4 % de leur PIB leurs dépenses de défense. L'exigence n'est pas nouvelle. Le président américain l'avait déjà formulée l'an dernier, mais elle s'accompagne de critiques virulentes contre les Alliés qui ne paient pas assez, l'Allemagne en particulier.
"L'exigence de Trump n'est pas sérieuse et ne s'inscrit pas dans la politique officielle des États-Unis. Mais elle sape le sens de la déclaration conjointe du sommet de l'Otan et souligne qu'aucune augmentation des dépenses n'est susceptible de satisfaire Trump", selon l'analyste Erik Brattberg, directeur du programme Europe de la Fondation Carnegie.
L'Otan a par ailleurs invité mercredi la Macédoine à ouvrir des négociations pour intégrer l'Alliance atlantique, après l'accord conclu mi-juin avec la Grèce sur le nom du pays.
Le deuxième jour du sommet de l'Otan à Bruxelles, jeudi, devait normalement être consacré à l'Ukraine, la Géorgie, l'Afghanistan et l'Irak. Estimant que la colère de Donald Trump au sujet des dépenses militaires était passée, les dirigeants des pays membres de l'Otan se sont même efforcés de souligner l'ambiance "positive" des échanges à venir.
Avec AFP