Le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer, en conflit avec Angela Merkel sur la politique migratoire, a annoncé lundi soir avoir conclu un accord sur le sujet avec la chancelière, susceptible de sauver le gouvernement du pays.
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, leader du parti conservateur bavarois (CSU), a renoncé lundi 2 juillet à ses menaces de démission après plusieurs heures de discussion avec l'Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.
"Nous avons un accord clair sur la façon d'empêcher à l'avenir l'immigration illégale aux frontières entre l'Allemagne et l'Autriche", s'est félicité Horst Seehofer, mettant fin au bras de fer qui l'oppose depuis plusieurs semaines à la chancelière sur la politique migratoire et qui menaçait la survie de la fragile coalition gouvernementale allemande. "Cet accord très solide, qui correspond à mes idées, me permet de continuer à diriger le ministère fédéral de l'Intérieur", a-t-il ajouté.
La veille, il avait offert sa démission, faute de pouvoir à ses yeux trouver un compromis avec Angela Merkel. Il s'était finalement ravisé et avait proposé une dernière tentative de négociation.
"Centres de transit"
Le compromis trouvé prévoit qu'à l'avenir, les demandeurs d'asile arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE, soient conduits dans des "centres de transit" directement à la frontière, et non plus répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays.
Ils seront tenus de rester dans ces centres et une fois leurs dossiers examinés, ils seront renvoyés dans les pays de l'UE d'où ils viennent. Toutefois, ces retours devront être organisés dans le cadre d'accords administratifs conclus avec les pays concernés.
À l'origine, le ministre de l'Intérieur avait demandé le refoulement à la frontière de tous les migrants enregistrés dans un autre pays. Mais Angela Merkel a refusé au nom de la cohésion européenne et pour éviter "un effet domino" sur le continent.
Le troisième partenaire de la coalition gouvernementale, le parti social-démocrate SPD, doit toutefois encore dire s'il accepte les termes de l'accord.
Avec AFP