Selon l'OSDH, dans huit localités du sud de la Syrie, les rebelles ont remis samedi le contrôle de leurs régions au régime, après des accords négociés par la Russie. Mais la moitié de la province de Deraa reste entre les mains des rebelles.
Dans huit localités du sud de la Syrie, les rebelles ont accepté samedi 30 juin de remettre le contrôle de leurs régions au régime, en vertu d'accords négociés par la Russie après près de deux semaines de bombardements, a indiqué une ONG.
Appuyées par l'aviation de l'allié russe, les forces du régime ont lancé le 19 juin une offensive pour reprendre les secteurs rebelles de la province méridionale de Deraa.
Samedi au moins 15 civils ont été tués dans les bombardements, portant à 115 le bilan des victimes civiles depuis le début des hostilités, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Face à ces violences, le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition, a appelé la communauté internationale à "condamner ces violences brutales contre notre peuple et à agir pour qu'elles cessent".
Le régime bombarde et morcèle les fiefs rebelles
Dans sa reconquête des territoires insurgés dans le pays en guerre, le régime a souvent recours à la même stratégie : il bombarde et morcèle les fiefs rebelles avant de leur imposer des accords dits de "réconciliation", qui s'apparentent davantage à une capitulation.
Les forces loyalistes contrôlent désormais plus de la moitié de la province de Deraa, contre 30 % au début de l'offensive militaire selon l'OSDH.
"Au moins huit localités dans l'est et le nord de (la province de) Deraa ont accepté des accords de 'réconciliation' dans le cadre de pourparlers menés par des officiers russes avec des notables locaux et les combattants restés sur place", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
L'agence officielle syrienne Sana a confirmé des accords à "Daël, Al-Gharia orientale, Al-Gharia occidentale, Taloul Khleif et Tel al-Cheikh Hussein après la remise par les combattants de leurs armes à l'armée (...)". Sana a fait état vendredi d'accords similaires dans trois autres localités.
Victoire symbolique
L'éventuelle reprise de Deraa, berceau de la contestation anti-Assad en 2011, constituerait une victoire symbolique pour le régime, mais aussi stratégique. Elle permettrait, en effet, de rouvrir le poste frontalier de Nassib, entre la Syrie et la Jordanie, source de revenus non négligeables pour le régime.
Mais la moitié de la province, y compris une partie de son chef-lieu, est toujours entre les mains de rebelles qui ne veulent pas abandonner le combat.
Depuis le début des hostilités, 66 000 personnes ont été déplacées par les violences, selon les derniers chiffres de l'ONU. Samedi, l'armée jordanienne a fait parvenir à travers la frontière syrienne des aides humanitaires aux déplacés de Deraa.
Avec AFP