A la une de la presse, ce jeudi 28 juin, la défaite, hier, de l’Allemagne face à la Corée du sud en Coupe du monde de football. La Mannschaft est éliminée de la compétition avant les huitièmes de finale. Le Conseil européen qui débute aujourd’hui. Et une nouvelle Barbie.
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A la Une de la presse, l’élimination, hier, de l’Allemagne par la Corée du sud, en Coupe du monde. La Mannschaft quitte la compétition en poules pour la première fois depuis 1938.
Quatre ans après avoir décroché son passeport pour la finale en corrigeant le Brésil 7 à 1 – un résultat qui avait laissé à l’époque le journal Bild «ohne Worte», «sans mots» - la championne en titre est battue par la Corée du sud, 2 à 0. «Sans mots», répète 4 ans plus tard le quotidien allemand. Sauf que cette fois, la déception a succédé à l’euphorie. L’Allemagne quitte la compétition par la petite porte. «Aus!», «c’est fini», annonce Der Tagesspiegel. D’après le journal, cette élimination pourrait signifier la fin de la carrière de sélectionneur de Joachim Löw. «C’est fini», répète le Rheinische Post, qui voit «l’Allemagne très préoccupée par elle-même, ces temps-ci, incapable d’insouciance, partagée entre le «nous y arriverons», et «nous n’y arriverons pas»» (allusion à la promesse d’Angela Merkel, qui avait assuré en 2015 à ses compatriotes que oui, le pays était capable d’accueillir un million de migrants). «L’Allemagne espérait que cette Coupe du monde change quelque chose (à cet état d’esprit), mais rien n’y a fait. La championne en titre a répondu à son destin, qui fut aussi celui de la France, de l’Italie, et de l’Espagne», trois autres champions du monde en titre, éliminés dès le premier tour de l'édition suivante .
«L’Allemagne éliminée de la Coupe du monde»: comme souvent, le malheur des uns fait le bonheur du tabloïd britannique The Sun, qui manque pas d’ironiser sur cette «Schadenfreude» ressentie à l’étranger, le terme allemand qui désigne la joie mauvaise qu’on peut éprouver devant les mésaventures d’autrui. Guère plus charitable, L’Equipe évoque une «Bérézina» - qui fut au passage une déroute militaire française, et non allemande, en Russie. Avec toute la mesure qui s’impose, le quotidien sportif français parle d’un «coup de tonnerre», d’un «naufrage à tous les étages», d’une «piteuse défaite» pour le champion du monde en titre.
L’Allemagne, qui participe, avec les autres pays de l’UE, au Conseil européen, qui débute aujourd’hui. La crise migratoire sera au centre des discussions. Très attendu, ce rendez-vous fait la une de la quasi-totalité de la presse française, qui scrute avec beaucoup d’attention la façon dont les Européens, très divisés, vont répondre -ou non- à ce défi. «Cohésion, l’Europe à l’épreuve», d’après La Croix, qui estime que cette crise aura au moins eu le mérite de faire «regarder de plus près l’effort accompli par chaque pays pour prendre sa part» de l’effort. Chacun agira son côté, mais pas forcément ensemble, prévient L’Opinion – qui rappelle que la France et l’Allemagne proposent plutôt des accords bilatéraux ou trilatéraux, entre les «Etat qui décident d’avancer ensemble». «Pragmatisme ou début d’un détricotage de l’Union?», s’interroge le journal, en évoquant «le pari de dingue d’une Europe à la carte» (allusion au «pognon de dingue» dont a récemment parlé Emmanuel Macron à propos des aides sociales).
Une partie des journaux français exprime sa méfiance vis-à-vis des solutions qui pourraient être envisagées. «Europe, on ferme», annonce Libération – qui assure que ce Conseil européen «est celui d’un continent d’exclusion qui se replie sur lui-même» comme en témoignerait la photo à la une d’un migrant tentant de rejoindre un ferry vers Athènes, sur l’île grecque de Lesbos, malgré les barbelés. Plus critique encore, L’Humanité dénonce un «sommet de la honte» en accusant les dirigeants européens d’alimenter «une spirale infâme», «entre aveuglement libéral et surenchères xénophobes».
Le Parisien , lui, a choisi de donner la parole aux migrants et demandé à quatre d’entre eux pourquoi ils avaient accepté de «prendre tous les risques pour rejoindre la France». La jeune femme qu’on voit à la une s’appelle Birhane, elle a 26 ans. Elle vient d’Ethiopie, a obtenu le statut de réfugiée, et vit actuellement dans un centre d’hébergement d’urgence en banlieue parisienne. Birhane raconte avoir quitté son pays après avoir été jetée en prison pour avoir manifesté contre le gouvernement. «Le plus précieux, c’est la démocratie», déclare Ahmed – venu, lui, d’Erythrée, après un très long voyage, une route de l’exil à travers le Soudan, la Libye, puis la Méditerranée.
Tout autre chose, pour terminer, le lancement d’une nouvelle Barbie. D’après le Hufffington Post, la célèbre poupée aux formes impossiblement parfaites fait un pas de plus pour moderniser son image fort peu féministe, avec un nouveau modèle d’«ingénieure en robotique», en partenariat d’ailleurs avec une plateforme d'initiation au codage informatique . Une initiative, paraît-il, pour susciter des vocations chez les petites filles. Moi, je dis que c’est pas mal, mais qu’on peut faire encore un tout petit peu mieux, en lançant par exemple un Ken esthéticien ou un Ken sage-femme, histoire de susciter d’autres vocations… chez les petits garçons.
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