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Des manifestants ont défilé dans les rues de Téhéran et les commerçants du Grand Bazar de la ville ont fermé leurs boutiques lundi, dans un rare mouvement de protestation contre la dépréciation continue de la monnaie iranienne.

Les commerçants du Grand Bazar de Téhéran ont fermé boutique, lundi 25 juin, dans un rare mouvement de grève pour protester contre la dépréciation continue de la monnaie iranienne, le rial, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans ce climat de ressentiment contre la situation économique, de brèves échauffourées ont opposé en milieu d'après-midi quelque dizaines de jeunes aux forces de l'ordre dans le centre de la capitale, près du Parlement.

Tear gas fired close to #Iran parliament complex, financial crisis triggered a new wave of protests and strikesas well-mostly by small business owners- in #Tehran pic.twitter.com/HdOpWCRyM4

  ERSHAD ALIJANI (@ErshadAlijani) 25 juin 2018

Les marchands "protestent contre le taux de change élevé, la fluctuation des devises étrangères [...] le blocage des marchandises à la douane et le manque de critères clairs pour le dédouanement, et le fait que, dans ces conditions, ils ne peuvent pas prendre de décisions, ni vendre leurs biens", a déclaré à l'agence Isna Abdollah Esfiandari, chef du conseil central d'administration du Bazar de Téhéran.

"Les exigences des commerçants du Bazar sont légitimes, ils veulent que la situation du marché des changes soit clarifiée une fois pour toutes", a-t-il ajouté. "Nous espérons que l'on va se pencher sur leurs problèmes et que demain [mardi], le Bazar pourra retrouver une activité normale."

Rideaux métalliques fermés

Dans les rues couvertes du Grand Bazar, à proximité de la place aux Herbes (Meidoun-é Sabzeh), on ne trouve pas une boutique ouverte. Les passants longent une succession de rideaux métalliques fermés.

"C'est comme ça dans tout le bazar", assure un marchand de tapis de 45 ans, "c'est la première fois de ma vie que je vois ça".

"Tout est lié, [la chute de la monnaie nationale] affecte tous les secteurs" de l'économie, ajoute l'homme, alors que le rial a perdu près de 50 % de sa valeur en six mois et que le billet vert s'échange désormais autour de 85 000 rials pour un dollar sur le marché parallèle.

Strike in #Qeshm Island bazar, southern #Iran, important economic and tourism hub in the Persian Gulf pic.twitter.com/wNN3Oj3bjn

  ERSHAD ALIJANI (@ErshadAlijani) 25 juin 2018

Vers 15 h 30 (11 h GMT), des policiers anti-émeutes ont utilisé des gaz lacrymogènes au croisement des avenues Ferdowsi et Jomhouri, dans le centre de Téhéran, contre quelques dizaines de jeunes qui leurs lançaient des pierres ou divers projectiles, selon un journaliste de l'AFP.

Les contestataires se sont dispersés lorsque les policiers commençaient à faire mouvement vers eux.

Avec AFP