
La Cour pénale internationale a ordonné, mardi, la mise en liberté provisoire de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté en appel, à la surprise générale, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Il a passé la dernière décennie dans le centre de détention de la CPI à La Haye. La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné, mardi 12 juin, la libération provisoire de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté en appel de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
"La Chambre de première instance VII de la Cour pénale internationale a ordonné la mise en liberté provisoire sous conditions spécifiques de M. Jean-Pierre Bemba", a déclaré la CPI dans un communiqué, mettant fin à plus de dix ans de détention pour l'ancien chef de guerre condamné en première instance à 18 ans de prison pour des crimes commis en République centrafricaine.
Communiqué de presse #CPI - Affaire #Bemba et al. : la Chambre de première instance VII ordonne la mise en liberté provisoire de M. Bemba suite au jugement de la Chambre d'appel https://t.co/G1360xxDS4
CPI-Cour pénale int. (@CourPenaleInt) 12 juin 2018Bien qu'acquitté, le Congolais n'avait pas été libéré en raison d'une autre condamnation dans une affaire annexe dont la procédure est encore en cours.
En prononçant son acquittement historique, la chambre d'appel a estimé qu'il n'a pas été prouvé que Jean-Pierre Bemba, qui n'était pas lui-même présent en Centrafrique lors des faits, aurait pu contrôler à distance les agissements de sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC).
Jean-Pierre Bemba, ancien riche homme d'affaires devenu chef de guerre puis vice-président, a passé plus d'une décennie en détention après sa condamnation en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003.
Le procès du Congolais, qui s'est ouvert à La Haye en novembre 2010, était le premier de la CPI mettant en avant la responsabilité d'un commandant militaire quant à la conduite des troupes sous son contrôle.
Les juges étudient désormais la condamnation de Jean-Pierre Bemba dans une affaire annexe en mars 2017 à un an de prison et 300 000 euros d'amende pour subornation de témoins dans le cadre de son principal procès. La sentence dans l'affaire annexe est attendue le 4 juillet.
L'acquittement de Jean-Pierre Bemba, enfant chéri de Kinshasa, intervient dans un contexte de tension croissante à l'approche de l'élection présidentielle prévue le 23 décembre.
Avec AFP