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Bangkok conteste le rejet de l'extradition du "Marchand de Mort"

Le rejet par un tribunal thaïlandais de la demande d'extradition du marchand d'armes Viktor Bout, surnommé le "Marchand de Mort", vers les États-Unis va être contesté par le gouvernement de Bangkok qui a décidé d'interjeter appel.

AFP - Le gouvernement de Bangkok va faire appel de la décision d'un tribunal thaïlandais qui a rejeté mardi dernier la demande d'extradition vers les Etats-Unis du trafiquant d'armes russe présumé Viktor Bout, a annoncé jeudi un responsable thaïlandais.

M. Bout, 42 ans, ex-officier de l'armée de l'air soviétique reconverti dans les affaires, avait été arrêté en mars 2008 dans un hôtel de Bangkok après avoir rencontré des agents américains qui l'avaient piégé en se faisant passer pour des responsables de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) cherchant à acheter des missiles et des lance-roquettes.

Le procureur général de Thaïlande a annoncé formellement jeudi à une cour criminelle de Bangkok son "intention de faire appel de la décision" de rejet de la demande américaine d'extradition, a indiqué à l'AFP Sirisak Tiyapan, directeur exécutif des Affaires internationales au ministère des Affaires étrangères.

Le procureur a 30 jours pour former l'appel, période pendant laquelle M. Bout restera en prison à Bangkok, a-t-il dit. Le gouvernement thaïlandais avait jusqu'à vendredi pour faire part de ses intentions.

Mardi dernier, la cour criminelle de Bangkok qui était saisie de la demande d'extradition avait annoncé qu'elle n'avait "pas autorité pour sanctionner des actions commises par des étrangers contre d'autres étrangers dans un autre pays".

Les Etats-Unis --où Viktor Bout est accusé de terrorisme et est passible de la réclusion à perpétuité-- s'étaient déclarés "déçus" de la décision de la justice thaïlandaise.

Viktor Bout, qui aurait inspiré le personnage joué par l'acteur américain Nicolas Cage dans le film "Lord of War" (2005), a été surnommé le "Marchand de Mort" en Occident en liaison avec les fournitures d'armes qu'on lui attribue depuis plus de quinze ans entre l'Afrique et l'Amérique du sud en passant par l'Afghanistan, les talibans et Al-Qaïda.