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Le président cubain Miguel Diaz-Canel accorde sa première visite à son allié vénézuélien

Pour sa première visite officielle à l’étranger, le président cubain Miguel Diaz-Cancel s’est rendu mercredi au Venezuela pour rencontrer son homologue et allié Nicolas Maduro, dont la réélection a été condamnée par la communauté internationale.

Premier déplacement à l’étranger pour le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel, élu mi-avril. Il a choisi pour destination le Venezuela où il s’est imposé, mercredi 30 mai, en grand défenseur du pays, alors que son allié Nicolas Maduro est visé par des sanctions internationales après avoir été réélu le 20 mai, lors d’un scrutin contesté par l’opposition.

Miguel Diaz-Canel, qui a succédé le 19 avril aux frères Fidel et Raul Castro, a été reçu en grande pompe devant l'Assemblée constituante, uniquement composée des partisans de Nicolas Maduro.

"Nous connaissons parfaitement cette hypocrisie qui consiste à accuser (...) les gouvernements populaires des maux engendrés par les politiques, les sanctions et les actions impérialistes de soumission, harcèlement, isolement et embargo", a poursuivi le président cubain en référence à la situation de son pays, soumis à un embargo américain depuis 1962.

Cuba et le Venezuela entretiennent d'étroites relations depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez (1999-2013), qui tenait Fidel Castro pour son "père spirituel". Les deux présidents veulent perpétuer ces relations privilégiées. Dès le lendemain de son investiture, Nicolas Maduro avait rendu visite au président cubain à La Havane.

"Vive la révolution bolivarienne"

Grâce à un accord entre les deux États signé en 2000, Caracas fournit du pétrole à l'île communiste, tandis que Cuba envoie des médecins, des entraîneurs sportifs et des conseillers militaires au Venezuela, ces derniers étant sources de polémiques récurrentes.

Depuis, quelque 218 000 Cubains ont été envoyés en "mission sociale" au Venezuela, a rappelé mercredi le chef de la coopération cubaine, Julio Garcia, lors d'une cérémonie aux côtés de M. Diaz-Canel au camp militaire de Fuerte Tiuna.

En réalisant ce déplacement au Venezuela c’est un signal fort qu’envoie le président cubain : le pays dirigé par Maduro est sous de mauvais auspices. La communauté internationale presque au complet a condamné la réélection du socialiste Nicolas Maduro jusqu'en 2025 à la présidence de ce pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique latine et désormais plongé dans une crise économique historique.

Les États-Unis ont infligé de nouvelles pénalités financières au Venezuela et l'Union européenne a décidé d'imposer des sanctions contre les dirigeants vénézuéliens.

Prenant à contrepied la communauté internationale, le chef d'État cubain a déclaré à sa descente d'avion "je suis très content d'être au Venezuela. Vive la révolution bolivarienne et vive le président Maduro !", puis a félicité son homologue pour le "succès massif" à la présidentielle.

Déplaire aux États-Unis et "perfectionner le socialisme"

Malgré ce paysage de désolation et la forte impopularité qui en découle, Nicolas Maduro a été réélu le 20 mai, avec 68 % des voix contre 21,2 % pour son principal adversaire, Henri Falcon.

Le scrutin, boycotté par l'opposition qui y voyait une "supercherie", a immédiatement été dénoncé notamment par le groupe de Lima, alliance de 14 pays du continent américain, qui ont retiré leurs ambassadeurs à Caracas.

"Peut-être que ce son émanant de la majorité a déplu aux États-Unis et à cette droite incapable de reconnaître la légitimité", a ajouté devant l'Assemblée constituante le leader cubain.

Avec AFP