
Dans la presse ce mercredi 23 mai : la mort de l’écrivain américain Philip Roth, la condamnation de l’archevêque australien Philip Wilson accusé d’avoir couvert des faits de pédophilie, la visite de journalistes internationaux en Corée du Nord et l’histoire d’un gâteau censuré.
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Dans la presse, ce matin, la disparition de Philip Roth.
L’écrivain américain s’est éteint cette nuit à New York à 85 ans. Sa mort est annoncée par The New York Times, qui évoque un «immense écrivain» qui avait «exploré le désir, l’existence juive et l’Amérique». Un auteur «prolifique, protéiforme, à l’humour noir, qui s’est imposé comme une figure majeure de la littérature du 20e siècle». «Au cours de sa très longue carrière, raconte le journal, M. Roth a su prendre beaucoup d’apparences, qui étaient autant de versions de lui-même pour comprendre ce qu’être un Américain, un juif, un écrivain, un homme, veut dire. Plus qu’aucun autre écrivain de son époque, il a exploré sans relâche la sexualité masculine, que ce soit à-travers le personnage d’Alexander Portnoy, cet adolescent libidineux au point d’avoir des relations sexuelles avec son gant de baseball et une tranche de foie de veau ou celui de David Kepesh, ce professeur transformé en une paire de seins délicieusement sensible de 70 kilos».
The New Yorker salue «un précurseur». Rappelant que l’écrivain avait été récompensé du Prix Pulitzer de la fiction en 1998 pour sa «Pastorale américaine», la revue souligne sa passion pour «la famille juive, le sexe, les idéaux de l’Amérique, et leur trahison, le zèle politique, l’identité individuelle et pour le corps humain, généralement masculin, dans sa force, sa vulnérabilité et ses besoins souvent ridicules». En janvier dernier, Philip Roth n’écrivait plus, mais avait accordé au New Yorker une dernière interview. Dans cet entretien, l’écrivain évoquait son grand âge, le mouvement «#Metoo» et Donald Trump, exprimant sa joie d’avoir vécu aussi longtemps : «Chaque nuit je vais me coucher en souriant, stupéfait d’être toujours vivant, en me disant : 'J’ai vécu un jour de plus', et je suis tout aussi stupéfait de me réveiller huit heures plus tard, en me disant : 'J’ai survécu à une nuit de plus', ce qui me fait sourire à nouveau». Ce qui ne l’empêchait pas de tenir des propos extrêmement sévères sur Donald Trump, cet «immense imposteur» qu’il résumait à «la somme mauvaise de ses déficiences», un personnage «dépourvu de tout sauf de l’idéologie vide d’un mégalomane». Interrogé sur le mouvement #Metoo, il disait que «rien de ce qu’il avait lu au sujet des conduites extrêmes» de certains hommes ne l’avait étonné, lui qui «non seulement avait pénétré dans leur tête mais aussi dans la réalité de ces envies irrépressibles dont la pression obstinée, persistante, menacent la raison, ces envies si irrépressibles qu’elles peuvent être vécues comme une forme de folie».
En Australie, l 'archevêque Philip Wilson a annoncé sa démission, après avoir été déclaré coupable, hier, d'avoir couvert des abus pédophiles dans les années 70. Cet homme qui se trouve être l’un des plus hauts ecclésiastiques de l’Église catholique à avoir été poursuivi avec succès pour de tels motifs, encourt deux ans de prison, d’après The Advertiser. Le quotidien australien annonce que sa peine sera rendue publique le 19 juin prochain. Le site The Conversation évoque pour sa part une condamnation «historique». En France, des motifs similaires valent au cardinal Philippe Barbarin d’être poursuivi par d’anciens scouts qui l’accusent d’avoir couvert des agressions pédophiles dans son diocèse. L’archevêque de Lyon pourrait comparaître devant un tribunal correctionnel à l’automne prochain.
À noter également ce matin, la visite en Corée du Nord de journalistes internationaux pour assister au démantèlement du site de tests atomiques de Punggye-ri. D’après The Korea JoongAng Daily, des journalistes sud-coréens ont finalement obtenu l’autorisation de se joindre au groupe de journalistes américains, chinois, britanniques et russes conviés à l’événement, qui devrait avoir lieu entre mercredi et vendredi, selon le journal sud-coréen. Mais à quoi ces journalistes vont-ils réellement assister ? The Guardian a posé la question à plusieurs experts, qui eux seront absents, et évoquent un démantèlement qui risque d’être surtout «symbolique». L’un d’entre eux relève d’ailleurs que les journalistes invités feront aussi une halte sur le site de Wonsan, une destination touristique que la Corée du Nord cherche à promouvoir. Signe selon lui que «cette invitation n’est pas qu’une affaire de transparence internationale», mais avant tout «un geste diplomatique» avant le prochain sommet prévu à Singapour.
Jetons enfin un cil au Miami Herald , qui nous raconte la savoureuse histoire d’un gâteau censuré : celui que la maman d’un jeune diplômé américain avait commandé pour fêter la réussite de son rejeton aux examens. Pour l’occasion, elle avait demandé à ce que soit inscrite la mention «Summa Cum Laude», qui signifie, comme le sait tout bon latiniste : «Avec la plus grande distinction». Sauf qu’en anglais, le mot «cum» («avec» en latin) prend une toute autre signification, celle de «sperme». Le gâteau a donc été décoré SANS la mention supposée sexuelle: «Suma… Laude».
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