Après plusieurs semaines de pourparlers, le Mouvement 5 Étoiles de Luigi di Maio et la Ligue de Matteo Salvini ont publié, ce vendredi, un programme commun de gouvernement résolument anti-austérité.
Le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a publié, vendredi sur Internet, un programme commun de gouvernement conclu avec la Ligue (nationaliste) pour diriger l'Italie en tournant le dos à l'austérité.
"Aujourd'hui est finalement défini dans toutes ses composantes le 'contrat pour le gouvernement de changement', je suis vraiment heureux. Ces soixante-dix jours ont été vraiment intenses, de nombreuses choses sont arrivées, mais à la fin, nous avons réussi à réaliser ce que nous avions annoncé pendant la campagne électorale", a déclaré sur Facebook le chef de file du M5S, Luigi Di Maio.
Ce contrat de gouvernement "visera un programme de réduction de la dette publique, non pas par des recettes fondées sur les impôts et l'austérité, des politiques qui n'ont pas atteint leur objectif, mais plutôt via l'augmentation du PIB à travers la relance de la demande interne", explique le texte.
Il appelle à une révision des règles de gouvernance européenne, et une amélioration de son efficacité, et pose le décor d'une confrontation avec les partenaires européens de l'Italie. Aucun projet de sortie de l'euro ou de référendum sur la question ne figure toutefois dans l'accord.
Un "revenu citoyen" de 780 euros
Pour ce qui est de la politique sociale, le futur gouvernement prévoit la mise en place d'un "revenu citoyen" de 780 euros par mois et l'abrogation de la réforme des retraites adoptée en 2011. Les deux partis demandent aussi un réexamen complet du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.
Ce programme, bouclé jeudi soir par Di Maio et Salvini, va être soumis à l'approbation des militants des deux partis dans le cadre d'une consultation accélérée prévue sur trois jours.
Un gouvernement pourrait alors être en place dans le courant de la semaine prochaine, onze semaines après les élections législatives du 4 mars qui n'ont produit aucune majorité évidente.
Il leur reste encore à s'entendre sur le nom du futur président du Conseil – chacun des deux dirigeants a exclu que l'autre accède au palais Chigi – et à obtenir l'aval du président de la République, Sergio Mattarella.
Avec AFP et Reuters