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"Après la sortie des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, le sursaut de l'Europe ?"

À la une de la presse, jeudi 10 mai, le déplacement du secrétaire d’État américain en Corée du Nord, qui a donné lieu à la libération de trois otages américains. Les répercussions de la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Et une dame très très pressée.

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À la Une de la presse, ce matin, le déplacement, mardi, du secrétaire d’État américain en Corée du Nord.

La rencontre entre Mike Pompeo et le leader nord-coréen fait la une du Rodong Sinmun, l’organe officiel du Parti du travail de Corée. "Le respecté chef suprême Kim Jong-un a chaleureusement salué et accueilli le nouveau secrétaire d’État américain, et l'a félicité pour sa nomination, et celui-ci a transmis à Kim Jong-un un message direct du président américain, en le remerciant d'avoir trouvé le temps de le rencontrer, malgré son emploi du temps chargé", indique le journal nord-coréen. Voilà pour les amabilités. Mais le geste le plus important de Kim Jong-un envers les États-Unis, c’est la libération de trois prisonniers américains. Une nouvelle annoncée mercredi par Donald Trump, qui a indiqué qu’il les accueillerait aujourd’hui-même, en personne, sur la base aérienne d’Andrews, près de Washington. "Libérés du goulag", titre le journal britannique The I, qui évoque le "geste de bonne volonté sans précédent de la Corée du Nord", avant "le sommet de paix historique" qui doit avoir lieu dans les prochaines semaines, entre Kim Jong-un et Donald Trump.

Les négociations avec la Corée du Nord pourraient pâtir de la décision américaine de sortir de l’accord avec l’Iran. D’après USA Today, ce retrait risque de nourrir les doutes sur la parole américaine. Selon un expert cité par le journal, "le fait d’avoir déchiré l’accord avec l’Iran prouve à Kim Jong-un qu’on ne peut pas compter sur les États-Unis, ce qui risque d’affaiblir à sa motivation de faire des concessions importantes".

En Iran, Ali Khamenei a effectivement accusé hier Donald Trump d'avoir "menti" en annonçant le retrait américain. D’après The Tehran Times, le Guide suprême de la révolution, a estimé que cette sortie ne faisait que le conforter dans ses soupçons : "Je l'ai dit à plusieurs reprises depuis le début   : il ne faut pas faire confiance à l'Amérique", a-t-il déclaré. Ali Khamenei partage la une du Iran Daily avec Hassan Rohani, le président iranien, qui, lui, parle un ton en-dessous   : "L’accord pourra continuer à vivre tant que nos intérêts seront protégés".

Face au retrait américain, l’Europe se retrouve, elle, au pied du mur. Dans le dessin de Chapatte pour The New York Times, un diplomate européen regarde Donald Trump déchirer l’accord de Vienne. "L’époque où il se contentait de tweeter sur la politique étrangère me manque", regrette-t-il, tandis que le dessinateur Hermann, publié par Courrier International, montre le président américain assis tout seul à la table de "renégociation", à côté de celle qu’occupent Hassan Rohani, Vladimir Poutine, Xi Jinping, Angela Merkel et Emmanuel Macron. Le président français et la chancelière allemande, qu’on retrouve chez Peter Brooks pour The Times, en compagnie de Theresa May, au chevet de l’accord sur le nucléaire, auquel Donald Trump a arraché tous ses moniteurs de surveillance.

L’Union européenne a promis de "préserver", malgré tout, l’accord sur le nucléaire iranien. Libération propose à l’UE d’"avancer sans [Donald Trump]", dont le journal espère qu’il sera malgré lui à l’origine d’un sursaut des Européens   : "Soit ils s’inclinent et se laissent dicter leur politique étrangère et commerciale par les Américains. Soit ils décident qu’il est grand temps de transformer l’Europe en puissance non seulement économique mais aussi politique", écrit Libé. Dans un entretien au Télégramme de Brest, entre deux coups de griffe à Emmanuel Macron, l’ex-président François Hollande interpelle sur les répercussions, en Europe, de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran   : "Comment accepter un tel déséquilibre dans les échanges mondiaux   ? [...] Il faut élever le niveau de notre opposition à cette asymétrie, en affirmant un principe de réciprocité par rapport aux intérêts américains en Europe".

On ne se quitte pas là-dessus. Puisqu’on en est à la rubrique "régions", je vous recommande de jeter un œil au site de France Bleu Périgord, qui nous apprend qu’une femme de 86   ans a été interpellée mardi soir dans le sud de la France à 160   km/h, après avoir grillé plusieurs feux rouges. Interrogée par des agents, elle a répondu qu’elle roulait très vite parce qu’elle était "pressée". Les gendarmes se seraient rendus compte très vite qu’elle n’avait "plus toute sa tête". Voilà qui est rassurant.

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