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Égalité salariale en France en 2025 : les femmes "travaillent gratuitement" à partir de lundi matin
En France, les femmes commencent à "travailler gratuitement" à partir de 11 h 31 lundi et ce jusqu'à la fin de l'année du fait des inégalités salariales, selon la lettre d'information féministe "Les Glorieuses".
Des manifestantes défilent à Paris, en France, samedi 23 novembre 2024, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. © Thibault Camus, AP (archives)

Le décompte est symbolique, mais interpelle. Les femmes travaillent "gratuitement" à partir de 11 h 31 lundi 10 novembre et jusqu'à la fin de l'année, en raison des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d'information féministe "Les Glorieuses".

"Les Glorieuses" ont calculé cette heure et cette date à l'aide de statistiques sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes en France. À temps de travail identique, les femmes gagnent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes, selon les dernières données disponibles de l'Institut national de la statistique (Insee), qui portent sur 2023.

Pour Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, "il faut encore un coup de pouce pour accélérer dans la lutte pour l'égalité salariale".

Depuis 2016, l'écart salarial entre femmes et hommes s'est réduit de 15,1 à 14,2 %, soit de 0,9 point. "À ce rythme-là, on atteindra l'égalité en 2167", soit dans 142 ans, alerte-t-elle.

Espoirs autour de la transparence salariale

Pour accélérer le mouvement, "Les Glorieuses" demandent une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses et plaident pour un congé post-naissance équivalent pour les deux parents.

Elles souhaitent également que l'accès des entreprises aux marchés publics et l'obtention de subventions soient conditionnés au respect de l'égalité salariale. Une mesure qui "permettrait de garantir que les fonds publics ne creusent plus les inégalités".

"Les Glorieuses" espèrent également que la transparence salariale, qui s'imposera dès l'an prochain, via la transposition d'une directive européenne, permettra de faire une différence.

"Les pays comme l'Islande et la Suède, où les écarts de salaires sont devenus un non-sujet, ont mis en place la transparence salariale depuis des dizaines d'années", souligne Rebecca Amsellem. "Cela va notamment aider les femmes à négocier leurs salaires."

Avec AFP