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"Mai 68, une ouverture dont l'éclat brille comme un soleil de printemps"

A la une de la presse, ce mercredi 2 mai, les violences qui ont éclaté en marge du défilé du 1er Mai à Paris. Le rassemblement nouvelle formule du FN à Nice. Emmanuel Macron en Australie. La nostalgie de Mai 68. Et le dernier télégramme de France.

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A la une de la presse, ce matin, les violences qui ont éclaté en marge du défilé du 1er Mai, à Paris.

Un millier de «black blocs», des militants d’extrême-gauche, s’en sont pris aux forces de l’ordre, et se sont livrés à des saccages. 200 d’entre eux ont été interpellés. Le Figaro évoque des violences qui nourrissent «l’indignation et la polémique», en accusant ces «professionnels du chaos» de ne représenter «personne». D’après le journal, les casseurs se seraient livrés à des destructions qui bénéficieraient «d’une incompréhensible indulgence». Au diapason d’une partie de l’opposition, le journal s’interroge sur la présence d’un tel nombre de casseurs dans une manifestation «censée être verrouillée par les forces de l’ordre et les gros bras des syndicats», et annonce que «c’est désormais sur le terrain de l’autorité et du maintien de l’ordre que l’exécutif est défié».

Mais qui sont exactement les «black blocs», dont on a aussi beaucoup parlé en juillet dernier au moment du G20 à Hambourg, et que veulent-ils? L’Obs a posé la question à l’universitaire Francis Dupuis-Déri, qui explique que les «black blocs» incarnent les principes d’une «nouvelle anarchie», avec des «regroupements ponctuels, le temps d’une manifestation» et que l’un de leurs objectifs, au-delà du slogan «nous voulons tout, pour tout le monde», est justement, d’attirer l’attention des médias – leur logique étant que les manifestations paisibles sont souvent peu couvertes par les journalistes, qui n’en rapporteraient que rarement les revendications.

Eux aussi se sont rassemblés, hier, à Nice, pour un 1er Mai nouvelle formule - on parle cette fois des militants du Front national. Le Parisien évoque «une opération inédite, à mille lieues du traditionnel défilé parisien» autour de la statue de Jeanne d’Arc. Une «fête des nations» dont l’ambition était de réunir tous les leaders populistes d’Europe, à un an des élections européennes, un raout finalement terni par l’absence de deux «stars», le chef de la Ligue italienne, Matteo Salvini, et le très controversé Néerlandais anti-islam Geert Wilders. «Une fausse note pour Marine Le Pen, qui cherche à nouer des alliances avec ses partenaires européens», d’après le journal, qui a noté toutefois la présence des Grecs, des Polonais, des Bulgares, et des Autrichiens du FPÖ.

Emmanuel Macron, lui, est arrivé hier en Australie pour une visite de deux jours. D’après le Huffington Post, le président a répondu à ceux qui critiquent son choix d’être loin de la France en plein mouvement social, que la date du 1er Mai correspond surtout à «la convergence» de son agenda avec celui des dirigeants australiens. Allusion à la «convergence des luttes» défendue par les syndicats. Un brin agacé, Emmanuel Macron a ajouté: «Vous vouliez que je fasse quoi? Que je reste chez moi à regarder la télévision? J’ai autre chose à faire».

Ce qu’Emmanuel Macron fait actuellement en Australie, c’est parler affaires, diplomatie et participer à des commémorations. The Australian entre dans le détail de ces enjeux, en présentant Emmanuel Macron comme un dirigeant «libéral (au sens anglo-saxon du terme), disruptif et réformiste» - «un tiercé unique par les temps qui courent», selon le journal, qui raconte que le président s’est engagé dans une «diplomatie acrobatique», consistant à être à la fois «l’allié de Donald Trump et un critique majeur de ses politiques». The Sidney Morning Herald , lui, retient surtout d’Emmanuel Macron sa participation aux frappes américaines en Syrie, et son engagement au Sahel. «La France est un partenaire sérieux dans la lutte contre le terrorisme islamiste et les régimes qui l’abritent», écrit le journal, qui estime que l’Australie doit à présent se rallier à l’idée d’un accord «amélioré» sur le nucléaire iranien, défendue par le président français.

Retour en France, pour terminer, avec les cinquante ans de Mai-68. Cinquante ans après, Libération est vent debout contre les procès intentés à l’héritage de Mai 68, accusé d’avoir tué l’école, la nation, la famille et l’autorité. «Mai, oui!», s’exclame le journal – pour qui «Mai 68 fuit d’abord une libération, une brèche, une ouverture dont l’éclat brille comme un soleil de printemps», n’en déplaise aux «nouveaux réactionnaires». «Rarement il y eut un mouvement aussi candide, optimiste, tourné vers l’avenir à construire», plaide Libé, en évoquant une «révolution manquée» qui aurait pourtant accouché de changements salutaires – notamment au sein de la famille: «Fallait-il conserver dans le formol la famille d’antan? Une famille patriarcale, masculine, hypocrite, où les enfants ne devaient parler qu’interrogés».

Un brin mélancolique, Libé. Et puisqu’on en est à la rubrique nostalgie, je vous propose de jeter un cil au Parisien, qui nous apprend que le dernier télégramme de France a été envoyé lundi soir à 23h59. «STOP»: jamais le mot n’a été autant de circonstances. «C’est l’histoire des Télécoms qui se tourne au profit des nouvelles technologies», indiquait ce tout dernier message. STOP et FIN, donc.

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