Dans un rapport rendu public ce lundi, l'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a dénoncé les conditions de détention des personnes arrêtées par les autorités saoudiennes luttant contre le terrorisme.
REUTERS - L'Arabie saoudite a arrêté des milliers de suspects dans le cadre de la lutte antiterroriste sans les inculper et ignorant parfois même des décisions des tribunaux ordonnant leur libération, affirme l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport rendu public lundi.
"Depuis des années, la réponse de l'Arabie saoudite au terrorisme a été d'enfermer des milliers de suspects et de jeter la clé", affirme l'ONG basé à New York dans ce rapport, qui relève les mêmes atteintes aux droits de l'homme qu'Amnesty international dans un autre rapport publié en juillet.
Un porte-parole du ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire sur le rapport de HRW, assurant que le gouvernement entendait d'abord l'étudier minunitieusement. Le ministère n'avait pas commenté le rapport d'Amnesty International.
HRW dit ne pas connaître le nombre exact de personnes détenues par la Direction générale des enquêtes (DGE), le service de sécurité intérieur saoudien, mais assure que parmi elles figurent des étrangers et des militants démocrates.
Depuis le début de la campagne contre la branche locale d'Al Qaïda, plus de 9.000 personnes auraient été arrêtées, dont de 2.000 à 4.000 seraient encore détenues, selon Christoph Wilcke, l'auteur du rapport.
Même si la détention préventive en Arabie est limitée à six mois, la plupart des détenus ne sont pas inculpés et n'ont pas accès à des avocats. De plus, selon des proches de détenus, il est parfois arrivé que la DGE fasse fi d'ordonnances judiciaires de libération.
Près de 300 Saoudiens et 41 étrangers ont été condamnés à des peines allant jusqu'à 30 ans de prison lors des premiers procès impliquant des membres d'Al Qaïda, a annoncé en juillet le ministère saoudien de la Justice aux médias nationaux. En outre, une personne a été condamnée à mort, a appris Reuters de source autorisée.
La campagne d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) contre le régime de Ryad a débuté en 2003. Mais, avec l'aide d'experts étrangers, les forces de sécurité sont parvenues à mettre un terme à l'essentiel des violences. Le dernier attentat majeur au royaume wahhabite remonte à 2006.