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"Une grève peut en cacher d'autres"

A la une de la presse, mercredi 4 avril, les spéculations sur le succès ou l’échec du mouvement social en France, et sur le silence d’Emmanuel Macron. Une étude du CNRS sur la "radicalité" des jeunes. Les 510 sans-domicile fixe morts dans la rue en 2017. Et les 50 ans de l’assassinat de Martin Luther King.

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A la Une de la presse, ce matin, les pronostics sur l’issue du mouvement social qui a débuté, hier, en France.

Les cheminots de la SNCF viennent tout juste de lancer leur grève «perlée», qui doit durer trois mois, que déjà, les journaux français s’interrogent sur le succès ou l’échec de leur mobilisation. Pourquoi une telle hâte, me demanderez-vous? «Parce qu’une grève peut en cacher d’autres», nous dit Libération - parce qu’outre les cheminots, d’autres grèves ont débuté hier, chez les étudiants, les éboueurs et chez Air France, notamment, et que «les appels se multiplient, pour l’unification de l’ensemble des combats syndicaux», la CGT battant le rappel pour une journée de mobilisation générale le 19 avril. Libé évoque «une convergence encore loin d’être acquise, mais qui pourrait s’avérer inquiétante pour le gouvernement», qui affiche, pour sa part, sa sérénité, en affirmant qu’il ne croit pas à un tel scénario. «Tous ensemble, ou pas»? D’après Libé, «le risque que court la majorité, c’est que ce mouvement disparate se transforme peu à peu en référendum informel sur le libéralisme », et « la défense d’une certaine tradition du service public».

Une éventualité envisagée aussi par Le Parisien. Le journal dénonce, lui, le «mauvais vaudeville» interprété, selon lui, par les syndicalistes et le gouvernement. «La pièce qui se joue vient à peine de débuter que, déjà, elle nous lasse», soupire le Parisien, en demandant aux uns et aux autres de «s’accorder, entre personnes de bonne volonté». Pas sûr que le journal soit entendu – à voir avec le dessin de Ranson, qui montre un usager furieux, qui demande si «ça va durer longtemps, cette grève?». «Il te parle», dit Emmanuel Macron à Philippe Martinez. «Non, c’est à toi qu’il parle», répond le patron de la CGT.

Emmanuel Macron est resté silencieux, pour le moment. D’après Le Parisien, le président «pourrait s’exprimer dans les prochaines semaines» et rompre avec la discrétion de ces derniers jours - un silence critiqué par l’opposition, où un député Les Républicains déclare qu’Emmanuel Macron, en déléguant la parole à son Premier ministre, «cherche à se couvrir», à apparaître comme «le président du positif, pas celui des mauvaises nouvelles». Emmanuel Macron est «bien silencieux» - qu’à cela ne tienne, les dessinateurs de presse parlent pour lui. Willem, pour Libération, le représente en dompteur politique. «SNCF, couché!», ordonne-t-il à la compagnie ferroviaire. Dans le dessin de Kak, pour L’Opinion, on le voit palabrant avec le chef de gare Philippe Martinez, à qui il propose une «réforme perlée»: «le statut (des cheminots) cette année, rien en 2019, les retraites en 2020».

Il est aussi beaucoup question, ce matin, d’une étude du CNRS sur la tentation radicale» chez les jeunes. Citée notamment par L’Obs, cette enquête commencée au moment de l’attaque contre Charlie Hebdo, auprès de 7000 lycéens, a tenté de mesurer leur degré de «radicalité», qu’elle soit politique et religieuse, cette radicalité étant définie comme un ensemble d'actes et d’attitudes «exprimant au minimum une protestation et pouvant aller jusqu'à la contestation frontale du système politique». L’étude fait notamment apparaître que 80 % des jeunes interrogés considèrent qu’on ne peut pas se moquer des religions, que 68 % pensent que les médias n’ont pas dit toute la vérité sur les attentats de 2015. Et qu’un tiers d’entre eux pense qu’il est «acceptable dans certains cas de participer à une action violente pour défendre ses idées».

Un mot, à présent, de cette initiative inédite du journal La Croix. Jean, Robert, Simon, Amadou, Florian, «un homme»: le quotidien publie ce matin la liste des 510 sans domiciles fixes morts dans la rue en 2017, signalés au Collectif Les morts de la rue. Des anonymes, mais aussi des hommes et des femmes dont les prénoms sont cités. Parmi eux, 6 enfants de moins de 5 ans, et une majorité de personnes âgées en moyenne de 50 ans, d’après La Croix.

50 ans, le temps qui s’est écoulé depuis l’assassinat du pasteur Martin Luther King, le 4 avril 1968. Avec la disparition de l’icône des droits civiques, c’est «un rêve» qui a été assassiné. L’Humanité n’a pas oublié l’immense discours prononcé par le Prix Nobel de la paix le 28 août 1963 à Washington. «I have a dream», «J’ai un rêve», où Martin Luther King disait son espoir de «distinguer dans la montagne du désespoir une pierre d'espérance». «I have a dream» - c’est de ce-jour-là dont préfère aussi se souvenir aussi le journal luxembourgeois Tageblatt, qui titre ce matin sur «le deuil», mais aussi «l’espoir» autour de la mémoire de Martin Luther King.

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