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Néandertal n’est pas la seule espèce éteinte qui a croisé la route de l’homme moderne

Denisova, une espèce d'hominidé éteinte, aurait rencontré Homo Sapiens à l'aube de l'humanité. Les deux espèces ont sans doute eu des relations physiques.

Décidément, Homo Sapiens a toujours été un chaud lapin. Depuis 2010, nous savons que l'ADN de la plupart d’entre nous contient quelques gènes issus de l'homme de Néandertal, probablement 3 à 4 %. En Europe ou en Asie, les deux espèces se seraient mêlées, nous laissant une trace génétique de cet hominidé disparu.

Et si Homo Sapiens avait eu des relations avec d’autres espèces ? C’est ce qu’affirme une étude parue jeudi 15 mars dans la revue scientifique américaine Cell. On vous présente le célibataire le plus chaud de la préhistoire numéro 2 : l'homme de Denisova.

Voici notre camarade Denisova. Les enfants, dites bonjour à Denisova.

Denisova est une espèce éteinte, identifiée en 2010 à partir des ossements d’une jeune fille ayant vécu il y a 41 000 ans, en Sibérie, dans une grotte qui a depuis pris le nom de "Grotte de Denisova". Le statut de Denisova n’a pas encore été déterminé, aussi on ne sait pas s’il s’agissait d’une espèce d’hominidé à part entière ou d’une sous-espèce de Néandertal.

Denisova a très probablement vécu durant le Paléolithique moyen en Asie orientale, mais l’espèce (ou la sous-espèce, donc) reste très mystérieuse en raison du peu d’informations dont nous disposons à son sujet. En réalité, l’essentiel des connaissances scientifiques que nous possédons sur Denisova vient toujours de la phalange et de la molaire retrouvées dans la grotte portant le même nom.

Homo Sapiens + Denisova = double love

Maintenant que les choses sont claires, parlons un peu de ce petit flirt insolite qu’il y aurait eu entre Denisova et Homo Sapiens. L’étude publiée dans Cell montre que la relation entre Homo Sapiens et Denisova n'est pas pas un fait isolé, mais plutôt que deux "vagues" de rapports ont eu lieu en Asie de l’Est et en Océanie. Avant la publication de cette étude, les scientifiques savaient déjà que certains peuples aborigènes du continent océanique avaient conservé quelques fragments de l’ADN de Denisova.

Quand nous parlons de flirt, c’est évidemment de l’humour. Nous ne parlons pas de deux couples d’Homo Sapiens et de Denisova. Nous parlons de périodes distinctes où des populations plus larges se sont rencontrées. C’est la scientifique Sharon Browning, enseignante-chercheuse en biostatistiques à l’université de Washington, qui est arrivée à cette conclusion après avoir analysé et comparé le génome de Denisova avec différents génomes issus de populations en Chine, au Japon, dans l’ensemble de l’Asie de l’Est et, à l'opposé, ceux issus de peuples de l’Océanie.

Résultat ? Les génomes issus d’Asie étaient plus proches de Denisova que ceux issus d’Océanie. Shanon Browning et son équipe en sont arrivés à la conclusion qu’une deuxième rencontre avait eu lieu. Ils supposent que Denisova et Homo Sapiens se sont rencontrés peu après que ce dernier ait quitté l’Afrique, il y a 50 000 ans, mais ne savent pas encore laquelle des deux "vagues" a eu lieu en premier.

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