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Ex-espion russe empoisonné : la police britannique élargit ses recherches

La police britannique, aidée de militaires, a élargi ses recherches, vendredi, pour déterminer qui a empoisonné l'ex-agent double Sergueï Skripal, tandis que les spéculations vont bon train sur la riposte de Londres si Moscou est responsable.

La police britannique a étendu ses recherches autour du domicile de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, victime d'une tentative de meurtre à l'agent innervant. Une centaine de militaires ont été déployés, vendredi 9 mars, pour aider Scotland Yard et apporter leur expertise.

À Salisbury (sud de l'Angleterre), où ont été retrouvés inconscients Sergueï Skripal et sa fille Youlia, des cordons policiers ont été installés autour de la maison de l'ex-espion, ainsi qu'autour de la tombe de son épouse Liudmila, décédée en 2012 d'un cancer, et de la pierre commémorative de son fils, Alexander, mort l'an dernier d'une maladie du foie.

Theresa May sous pression

Le fait qu'un policier britannique ait été victime du poison utilisé met davantage la pression sur la Première ministre Theresa May pour trouver les responsables.

"Un espion russe, passe encore, cela rappelle la guerre froide mais un citoyen britannique, policier d'autant plus, il y a une implication nécessairement immédiate et forte des autorités britanniques", a déclaré à l'AFP, Mathieu Boulègue, chercheur au cercle de réflexion londonien Chatham House

Selon un détective cité par le quotidien The Daily Telegraph, la police "examine la zone pour voir si le duo était sous surveillance". Les policiers "exploreront les buissons et les sous-bois pour trouver des indices."

L'ex-agent double russe, 66 ans, et sa fille, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un "état très grave" à la suite de cette attaque "scandaleuse", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd qui s'est rendue sur place vendredi. Le père et sa fille ont été empoisonnés par un agent innervant, dont le nom n'a pas été révélé.

Le policier touché est dans un état "grave mais stable", selon le chef de la police de Wiltshire, Kier Pritchard, qui a décrit un homme "extrêmement populaire au sein de l'équipe".

Les événements de dimanche sont un "violent rappel" des situations de danger auquel sont confrontés les services d'urgence, a souligné la Première ministre, qui a loué leur courage.

Pour la Russie, les accusations sont "pure propagande"

Pointée du doigt, la Russie nie farouchement toute implication. Ces accusations sont "de la pure propagande et cela vise à faire monter la tension", a balayé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Theresa May a promis qu'elle ferait "ce qui est approprié, ce qui est juste, s'il est prouvé que c'est soutenu par un État". Selon le tabloïd The Sun, elle a demandé à ses ministres de préparer une "réponse puissante sur les plans diplomatique, économique et militaire".

"L'Angleterre dispose d'un certain nombres d'armes diplomatiques pour punir la Russie", note Mathieu Boulègue : "compliquer l'accès aux visas pour les ressortissants russes proches du pouvoir, évacuer un certain nombre de personnels diplomatiques anglais en Russie (...) ou à l'inverse pousser un certain nombre de diplomates et officiels russes hors du territoire britannique".

Le Royaume-Uni peut aussi décider de geler des avoirs d'oligarques proches du pouvoir, ou encore de renforcer sa présence militaire en Europe de l'Est. "Mais les relations bilatérales sont déjà tellement mauvaises que ce serait une goutte d'eau dans un vase déjà extrêmement plein", ajoute Mathieu Boulègue.

Avec AFP