logo

Mayotte : les mairies fermées pour protester contre l'insécurité

Les mairies de l'île française de Mayotte ont fermées lundi afin de protester contre l'insécurité dans le cadre de la contestation sociale qui secoue l'île. Pour le président LR en visite, Laurent Wauquiez, l'île est abandonnée par Emmanuel Macron.

Les maires des 17 communes de l'île de Mayotte ont décidé de fermer les portes de leur mairie à partir du lundi 5 mars, en soutien au mouvement social qui touche l'île. Interviewé par RFI, le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, en déplacement sur l'île, dénonce un abandon du département d'outre-mer de la part du gouvernement français.

Mayotte est secouée depuis le 20 février par un mouvement de contestation populaire contre l'insécurité. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé la semaine dernière l'arrivée imminente de deux pelotons de gendarmerie et confirmé la création prochaine d'une zone de sécurité prioritaire. Elle a aussi annoncé la nomination progressive de vingt gendarmes supplémentaires et a dit travailler à "un plan de sécurisation des établissements et transports scolaires".

L'Etat renforce les effectifs de sécurité à #Mayotte: arrivée de 2 pelotons de gendarmeries mobiles cette semaine, création d'1 zone de sécurité prioritaire, 1 brigade de prévention de la délinquance juvénile et déploiement de la #PoliceSécuritéQuotidien avec 20 gendarmes de plus

  Annick Girardin (@AnnickGirardin) 28 février 2018

Le préfet de Mayotte a communiqué samedi autour de cette ébauche du plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires. Un plan que les habitants de l'île jugent insuffisant. La réunion entre le préfet et les maires de l'île a tourné court. Ces derniers ont remis au représentant de l'État une motion "pour dire le mécontentement des Mahorais" et annoncer la fermeture des mairies avant de quitter la réunion, selon Anchya Bamana, le maire de Sada (ouest).

"Les Mahorais ont très mal pris que le préfet n'ait pas les moyens de les sécuriser mais qu'il ait les moyens de sécuriser le service des migrations et de l'intégration", a réagi Anchya Bamana. Le maire faisait référence à la mise en sécurité de ce service par les forces de l'ordre depuis de violentes bousculades entre manifestants et forces de l'ordre le 21 février.

Laurent Wauquiez met en cause l'immigration non maîtrisée

En déplacement sur l'île après deux jours à La Réunion, le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a estimé que Mayotte est "abandonnée" par Emmanuel Macron.

"Aujourd'hui #Mayotte est abandonnée par le gouvernement" dit @laurentwauquiez président @lesRepublicains à son arrivée sur l'île
Interview @mayottela1ere pic.twitter.com/oODqVGbLW4

  La1ere.fr (@la1ere) 5 mars 2018

"Une dizaine de renforts supplémentaires pour assurer la protection des frontières contre l'immigration illégale, devenue totalement immaîtrisée ? Une vingtaine d'effectifs à peine de gendarmerie en plus, et encore, qu'on nous annonce arriver au compte-goutte ? (...) Je pense que ces gens-là ne mesurent pas la situation extrêmement difficile dans laquelle est plongée l'île", a développé le président de LR.

"Mayotte est submergée par une immigration illégale qui n'est pas gérée", a dit Laurent Wauquiez. "On ne peut plus continuer à accueillir à Mayotte autant de personnes qui viennent de l'ensemble des Comores et de toutes les îles qui sont autour. Et le devoir de la République, c'est d'abord de s'occuper des siens. De s'occuper de ses enfants, de ceux qui sont les citoyens de notre pays."

Pour Laurent Wauquiez, la législative partielle prévue le 18 mars est "d'abord un enjeu pour les Mahorais", mais aura valeur de "symbole" : "Le message que les outre-mer vont envoyer au gouvernement, au président de la République. En disant : ça fait un an, vous nous avez beaucoup amusés avec les Assises de l'outre-mer et il n'y a eu que des décisions négatives à ce stade".

Avec AFP