Deux employés de Médecins sans frontières (MSF) ont disparu dans la nuit de mardi à mercredi, après l'attaque à main armée de leur bureau situé dans l'est du pays. Aucun enlèvement n'est officiellement confirmé.
AFP - Deux employés de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) sont "portés disparus" dans l'Est du Tchad après une attaque à main armée dans la nuit de mardi à mercredi, a affirmé à l'AFP une porte-parole de l'ONG depuis Berlin.
"Deux membres de MSF sont portés disparus après une attaque le 4 août", a affirmé cette porte-parole par téléphone, en se refusant à parler d'enlèvement.
"Il s'agit d'un national (tchadien) et un international" (étranger), a-t-elle précisé, en ajoutant que MSF ne désirait pas communiquer plus sur le sujet pour des motifs de sécurité de ses employés.
La porte-parole n'a ainsi pas voulu situer le lieu de l'attaque, mais de source humanitaire, elle s'est produite dans le secteur d'Adé à la frontière soudanaise.
L'Est du Tchad est en proie à de nombreux attaques de bandits et de "coupeurs de route" et les nombreuses ONG y travaillant ont souvent dénoncé leurs conditions précaires de sécurité.
En mars, l'organisation Oxfam estimait qu'il y avait "25 attaques d'ONG" tous les mois dans l'Est du pays malgré la présence de la force européenne Eufor, relayée depuis le 15 mars par la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat).
L'Est du Tchad abrite des dizaines de camps de réfugiés venus du Darfour (ouest du Soudan) et de la Centrafrique ainsi que des déplacés tchadiens. Globalement, on estime à 450.000 personnes le nombre de réfugiés et déplacés y résidant.
Par ailleurs, deux humanitaires, enlevées il y a presque un mois au Darfour voisin, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. L'Irlandaise Sharon Commins et l'Ougandaise Hilda Kawuki de l'ONG irlandaise Goal avaient été enlevées le 3 juillet par des hommes armés dans leur bureau de Kutum, à 100 km au nord-ouest d'El-Facher, la capitale du Darfour-nord.
Ce rapt au Soudan était le troisième cas d'enlèvement de travailleurs humanitaires étrangers dans la région depuis le mandat d'arrêt émis le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.
Le Darfour est le théâtre depuis 2003 d'une guerre civile qui a fait 300.000 morts selon l'ONU - 10.000 selon Khartoum - et 2,7 millions de déplacés.