Des milliers de manifestants ont défilé, samedi, à Rome contre le fascisme à l'appel de la gauche, tandis que Matteo Salvini, principal candidat d'extrême droite pour les législatives du 4 mars, réunissait plus de 15 000 personnes à Milan.
L'Italie a été parcourue de manifestations politiques parfois tendues, samedi 24 février, à une semaine des législatives, avec une démonstration de force de l’extrême droite à Milan et des milliers de manifestants antifascistes à Rome.
Le ministère italien de l'Intérieur a recensé 119 rassemblements de tailles diverses dans 30 provinces et a annoncé avoir mobilisé 5 000 policiers dans tout le pays pour assurer l'ordre, la plupart dans la capitale.
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Parallèlement, d'autres groupes d'extrême droite ont tenu dans différentes villes du pays des rassemblements émaillés de heurts entre forces de l'ordre et contre-manifestants d'extrême gauche.
Matteo Salvini, figure de l’extrême droite
Matteo Salvini, patron de la Ligue allié avec la droite de Silvio Berlusconi pour les législatives du 4 mars, ambitionne d'arriver premier au sein de cette coalition qui fait la course en tête dans les sondages afin de devenir chef du gouvernement.
"Les Italiens d'abord", a-t-il martelé samedi sur le parvis de la cathédrale de Milan en s'attaquant d'abord à l'immigration et à Matteo Renzi, chef de file du centre gauche pour les élections, copieusement sifflé par la foule – 15 000 à 20 000 personnes selon la police, 50 000 selon la Ligue – qui agitait, sous le soleil, des drapeaux de la Ligue, de Venise ou encore de la Sardaigne.
À l'instar des autres mouvements d'extrême droite qui fleurissent en s'adressant à des populations qui se sentent abandonnées, il a promis de s'occuper en priorité "des personnes âgées contraintes de fouiller dans les cartons jetés par les supermarchés", des ouvriers victimes des délocalisations, des petits commerçants...
Des milliers d’antifascistes à Rome
À Rome, des milliers de personnes ont défilé dans le calme pour dénoncer le fascisme, un rassemblement décidé lorsqu'un militant de la Ligue a tiré sur des Africains à Macerata (centre) en représailles à un meurtre sordide attribué à des Nigérians.
"Nous sommes là pour dire non au fascisme, parce qu'il y a trop d'épisodes malsains en ce moment, il ne faut pas que ça revienne", a déclaré à l'AFP Rita Solo, 50 ans, militante du syndicat CGIL venue de Sardaigne. Derrière elle, une pancarte proclamait : "Make Italia antifascista again" (Rendez l'Italie à nouveau antifasciste).
Le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni, et le chef de file du centre gauche pour les élections, Matteo Renzi, ont brièvement participé à ce rassemblement qui s'est déroulé dans le calme.
Quelques heurts dans les grandes villes
En revanche, d'autres défilés ont été émaillés d'incidents. À Milan, de brefs heurts ont opposé les forces de l'ordre à des militants d'extrême gauche dénonçant la tenue d'un rassemblement de Fratelli d'Italia (extrême droite) le matin puis de CasaPound (néofasciste) en début d'après-midi.
Depuis une dizaine de jours, des policiers et des manifestants avaient été blessés dans plusieurs incidents de ce genre, en particulier à Bologne et à Turin.
À Rome, c'est lors d'un rassemblement contre la libéralisation du marché du travail orchestrée par M. Renzi que des manifestants ont tiré de gros pétards assourdissants en direction des forces de l'ordre.
Avec AFP