Accusé d’enlèvements, d'homicides et d'association de malfaiteurs dans le cadre des opérations anti-guérilla de 1992, l'ex-chef d'État du Pérou Alberto Fujimori sera de nouveau jugé. Il avait été gracié fin décembre pour raisons humanitaires.
"Monsieur Fujimori reprend dès maintenant son statut d'accusé." Un tribunal péruvien a ordonné que l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000), âgé de 79 ans et récemment gracié, soit à nouveau jugé, cette fois pour le meurtre de six habitants d'un village en 1992, ont annoncé lundi 19 février les autorités judiciaires.
Le 29 janvier 1992, alors que le gouvernement Fujimori menait une grande offensive contre la guérilla maoÏste du Sentier lumineux, des membres du Groupe Colina, composé notamment de militaires, avaient enlevé et assassiné six habitants du village de Pativilca, au nord de Lima.
Dans ce dossier, "le droit à la grâce pour raisons humanitaires de l'ex-président Alberto Fujimori ne s'applique pas", ont indiqué les autorités judiciaires sur Twitter. Les procureurs réclament 25 ans de prison contre Alberto Fujimori, accusé d'enlèvements, homicides et association de malfaiteurs.
Gracié pour raisons de santé
L'ancien chef d'État, qui purgeait une peine de vingt-cinq ans de prison pour crimes contre l'humanité et corruption, avait été gracié le 24 décembre pour raisons de santé par le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski.
Cette décision avait soulevé une polémique, ainsi que les critiques d'organisations de défense des droits de l'Homme, et provoqué plusieurs manifestations de Péruviens.
L'actuel chef d'État est accusé d'avoir négocié politiquement cette mesure en échange de son maintien au pouvoir avec le soutien du mouvement politique fondé par Alberto Fujimori.